Sourate XVIII.
La Caverne.
(Al-Kahf.)
Titre tiré du vt. 8.
Cette sourate jouit d’une grande considération en Islam. Elle est
traditionnellement récitée dans les mosquées, le vendredi.
L’exégèse la considère comme mekkoise avec des additions médinoises. Il
n’est pas aisé, dans l’état actuel du texte, de retrouver le début et la
fin des développements servant de liaison entre les parties narratives
qui constituent la charpente de l’ensemble.
[318] Au nom d’Allah, le Bienfaiteur
miséricordieux.
[Introduction.]
1 Louange à Allah qui
fit descendre sur Son serviteur l’Écriture et n’y mit point de tortuosité,
2 [mais la fit] droite pour avertir d’une calamité sévère venant de Lui
et annoncer aux Croyants qui accomplissent les œuvres pies, qu’ils auront un
beau salaire, [un jardin]
2/3 où ils resteront accoudés éternellement,
3/4 pour avertir [aussi] ceux qui
disent qu’Allah a pris des enfants.
4/5 [Ni ces gens] ni leurs pères n’ont connaissance
d’Allah. Monstrueux est le mot qui sort de leurs bouches. Ils ne disent
qu’un mensonge.
5/6 Peut-être [, Prophète !], vas-tu
te consumer de chagrin à les suivre s’ils ne croient point en ce
discours ?
6/7 Nous avons fait de ce qui est sur la terre une parure
pour elle afin d’éprouver lequel d’entre eux est le meilleur en œuvres.
7/8 En vérité, Nous ferons certes de ce qui est sur [la
terre] un sol dénudé.
[1]
[Histoire des sept dormants.]
8/9 Penses-tu que les Hommes de la
Caverne et d’ar-Raqîm soient, parmi Nos signes, une merveille ?
[2]
9/10 … Quand les jeunes gens se
réfugièrent dans la caverne et dirent : « Seigneur ! accorde-nous, de Ta
part, une miséricorde, et donne-nous rectitude en notre conduite ! »
10/11 Nous fîmes le
silence à leurs oreilles, dans la caverne, pendant nombre d’années.
[3]
11/12 Puis Nous les rappelâmes pour
savoir laquelle des deux factions saurait le mieux compter la durée de
ce qu’ils demeurèrent [dans la caverne].
24 Et ils
demeurèrent, dans leur caverne, trois cents années [auxquelles] ils ajoutèrent neuf [années].
25 Réponds :
« Allah sait très bien ce qu’ils demeurèrent. A Lui appartient
l’Inconnaissable des cieux et de la terre. Combien Il est voyant et
audient ! En dehors de Lui, ils n’ont nul patron (wali) et Il n’associe personne à sa décision. »
12/13 Nous, Nous te
raconterons leur histoire (nabâ’) avec vérité.
C’étaient des jeunes gens qui crurent en leur Seigneur et à qui Nous
accordâmes les plus grands moyens de se diriger.
13/14 Nous fortifiâmes leur courage quand
ils se levèrent et dirent : « Notre Seigneur est le Seigneur des Cieux
et de
[319] la Terre. Nous ne prierons pas de
divinité en dehors de Lui. [Si nous le faisions],
nous dirions certes alors une abomination !
14/15 Ces gens-ci ont pris, en dehors de
Lui, des divinités. Ah ! s’ils apportaient encore claire justification
[sulṭân], envers eux-mêmes ! Qui donc est plus
injuste que celui qui forge contre Allah un mensonge ?
15/16 Quand vous aurez fui [ces gens] et
ce qu’ils adorent en dehors d’Allah, réfugiez-vous dans la caverne !
Votre Seigneur répandra sur vous [un peu] de Sa
miséricorde et disposera pour vous un adoucissement à votre sort. »
16/17 … Tu aurais vu le soleil, à son
lever, s’écarter à droite de leur caverne, et, à son coucher, les
effleurer à gauche, alors qu’ils se trouvaient au centre [de la
caverne]. C’est là un des signes d’Allah. Celui que conduit Allah est
dans la bonne direction et celui qu’Il égare ne se trouvera aucun patron
(wali) pour le diriger.
[4]
17/18 Tu les aurais crus éveillés alors
qu’ils dormaient. Nous les retournions sur le côté droit et sur le côté
gauche, tandis que leur chien, les pattes de devant étendues, était sur
le seuil, Si tu les avais aperçus, tu aurais pris la fuite et eusses
été, devant eux, empli d’effroi.
18/19 Ainsi, Nous les rappelâmes afin
qu’ils s’interrogeassent mutuellement. L’un d’entre eux dit : « Combien
êtes-vous demeurés [ici] ? »
[320] — « Nous sommes », répondirent [les
autres], « demeurés un jour ou une partie d’un jour ». — « Notre
Seigneur », reprirent-ils, « sait très bien ce que nous sommes demeurés
ici. Envoyons l’un de nous avec cette monnaie que voici, à la ville !
Qu’il cherche le marchand dont la nourriture est la plus pure et qu’il
nous en apporte ! Qu’il soit civil et qu’il ne donne l’éveil à personne
sur vous !
[5]
19/20 Si [les gens] apprennent notre
existence, ils nous lapideront ou bien nous réintégrerons dans leur
religion (milla) et alors nous ne serons jamais
des Bienheureux ».
20/21 Ainsi, Nous les décelâmes aux gens
[de la cité] pour qu’ils comprissent que la
promesse d’Allah est vérité et que l’Heure n’est pas objet de doute.
[Nous les décelâmes], lorsque [les habitants de
la ville], tiraillés entre eux à leur propos, déclarèrent :
« Construisez sur eux une construction : leur Seigneur les connaît
bien ! » Ceux qui l’emportèrent, à leur propos, dirent : « Élevons donc
sur eux un sanctuaire (masjid) ! »
[6]
21/22 Ils diront : « [Ils étaient] trois, le quatrième étant leur chien. » [Ou] ils diront, visant l’Inconnaissable : « [Ils étaient] cinq, le sixième étant leur chien. »
[Ou bien] ils diront [encore] : « [Ils étaient] sept, leur chien
étant le huitième. » Réponds[-leur] : « Mon
Seigneur connaît bien leur nombre. Ne le connaissent que peu [de gens]. »
[7]
22 Ne dispute
donc, à leur sujet, que d’une manière superficielle et, à leur sujet, ne
questionne personne parmi eux.
[8]
23 Tu ne diras
certes plus à propos de quelque chose : « Je ferai cela demain »,
[9]
[321]
23/24 sinon [en ajoutant] : « Qu’Allah le veuille ! » Invoque ton
Seigneur quand tu es oublieux et dis : « Peut-être Mon Seigneur me
dirigera-t-Il vers ce qui est directement plus proche que cela ! »
24/25 Et ils demeurèrent, dans leur
caverne, trois cents années [auxquelles] ils
ajoutèrent neuf [années].
25/26 Réponds : « Allah sait très bien ce
qu’ils demeurèrent. A Lui appartient l’Inconnaissable des cieux et de la
terre. Combien Il est voyant et audient ! En dehors de Lui, ils n’ont
nul patron (wali) et Il n’associe personne à Sa
décision. »
[Conclusions : ordre a Mahomet de poursuivre sa mission.
Jugement dernier.]
26/27 Et communique ce qui t’est révélé de l’Écriture de ton
Seigneur ! (Nul modificateur à Son verbe !) et tu ne trouveras pas de refuge
en dehors de Lui.
[10]
27/28 Fais œuvre de constance avec ceux qui prient leur
Seigneur le matin et le soir, désirant Sa face ! Que tes yeux ne se
détachent pas d’eux, désirant [le faux] brillant de
la Vie immédiate ! N’obéis point à celui dont le cœur a été, par Nous, rendu
insoucieux de Notre Édification, [à celui qui] suit
sa passion et dont le comportement est insolence.
28/29 Et dis : « La Vérité émane de votre Seigneur.
Quiconque le veut, qu’il soit croyant, et quiconque le veut, qu’il soit
infidèle ! » Nous avons préparé, pour les Injustes, un feu dont les flammes
les entoureront. S’ils appellent au secours, on les secourra avec une eau
comme de l’airain [fondu] qui brûle les visages. Quel
détestable breuvage ! Quel abominable séjour !
29/30 Ceux qui auront cru et pratiqué les œuvres pies [seront récompensés] : Nous ne laissons pas perdre le
salaire de qui a fait de bonnes actions.
30/31 Ceux-là auront les Jardins d’Eden, à leurs pieds
couleront des ruisseaux ; là, ils seront parés de bracelets d’or, vêtus de
vêtements
[322] verts de soie et de brocart, accoudés
sur des sofas. Quelle excellente rétribution et quel beau séjour !
[Parabole du maître des jardins.]
31/32 Et propose-leur, en parabole, deux hommes à l’un
desquels Nous donnâmes deux jardins [plantés] de
vignes que Nous entourâmes de palmiers et séparâmes par des céréales.
32a/33 Nous fîmes jaillir un ruisseau entre eux.
31/33 Les deux jardins donnèrent leur récolte, ne lésèrent
en rien leur maître et celui-ci eut des fruits.
32/34 Et il dit à son compagnon à qui il parlait : « J’ai
plus de bien que toi et suis plus puissant par [mon]
clan. »
33/35 Il entra dans son jardin et, coupable envers soi-même,
il dit : « Je ne pense point que ceci périsse jamais.
34/36 Je ne pense pas que l’Heure survienne et certes, si je
suis ramené à mon Seigneur, je trouverai meilleur lieu de retour que ce
jardin. »
35/37 Son compagnon, lui adressant la parole, lui dit :
« Serais-tu ingrat envers Celui qui te créa de poussière, puis de sperme,
puis te donna forme humaine ? »
36/38 Moi toutefois [je dis] : « Il
est Allah, mon Seigneur, et je n’associe personne à mon Seigneur. »
[11]
37/39 Ah ! si tu étais entré dans ton jardin et avais dit :
« [Arrive] ce qu’Allah voudra ! Nulle force sinon en
Allah ! » Si tu me vois, moi, moins pourvu que toi de biens et
d’enfants,
38/40 peut-être [en revanche] Allah
me donnera-t-Il mieux que ton jardin ! [Peut-être]
déchaînera-t-Il contre celui-ci les foudres du ciel, en sorte qu’il
deviendra sol dénudé.
39/41 Peut-être son eau disparaissant en terre, ne
pourras-tu plus la retrouver. »
40/42 [C’est ce qui advint], et ses
fruits ayant été anéantis, le maître du jardin se prit à se tordre les mains
pour ce qu’il avait dépensé dans [son jardin] alors vide [de raisin] sur ses treilles. Il criait : « Plût au ciel que je n’eusse
associé personne à mon Seigneur ! »
41/43 Contre Allah, il n’a point eu de bande pour le
secourir et il n’a pas été secouru.
[323]
42/44 En l’occurrence, la
tutélaire protection appartient à la Vérité, à Allah, et Il est le meilleur
en [Sa] récompense et en [la]
fin [qu’Il accorde].
[Vanité de la vie d’ici-bas.]
43/45 Et propose-leur la parabole de la Vie Immédiate
comparée à une eau que Nous avons fait descendre du ciel et dont se gorgent
les plantes de la terre. Celles-ci deviennent herbage desséché que
dispersent les vents. Allah sur toute chose est tout-puissant.
[12]
44/46 Les biens, les fils sont la parure [éphémère] de la Vie Immédiate. Cependant les œuvres impérissables, les
œuvres pies ont meilleure récompense auprès de ton Seigneur, et meilleure
espérance
45/47 au jour où Nous mettrons les montagnes en marche, où
tu verras la terre [rasée] comme une plaine, où Nous
rassemblerons [les Humains] sans laisser personne parmi eux.
46/48 [Le jour où] ils seront exposés
à ton Seigneur, en rangs, [il leur sera dit] : « Vous
venez à Nous comme Nous vous avons créés à votre naissance. Pourtant, ne
prétendiez-vous pas que Nous ne saurions tenir [Notre] promesse ? »
[13]
47/49 Le Registre (kitâb) [des actions de tous] sera posé. Tu verras les Coupables
émus de ce qu’il contient et ils diront : « Malheur à nous ! pourquoi ce
Registre n’omet-il pas de compter [toute action]
petite ou grande ? » Ce qu’ils auront fait, ils le trouveront présent, et
ton Seigneur ne lésera personne.
48/50 … Et quand Nous dîmes aux Anges :
« Prosternez-vous devant Adam ! » Ils se prosternèrent donc, sauf Iblis [qui] était parmi les Djinns et fut
pervers à l’ordre d’Allah. « Eh quoi ! le prendrez-vous ainsi que ses
suppôts comme patrons (’awliyâ’) en dehors de Moi, alors qu’ils sont pour
vous des ennemis ? Quel exécrable échange pour les Injustes ! »
[Réponse aux incrédules.]
49/51 Je ne les ai point pris comme témoins lors de la
création des cieux et de la terre, ni lors de leur propre création, et Je
n’ai pas pris comme aide ceux qui égarent.
[14]
[324]
50/52 Et le jour où [Allah]
dira : « Appelez ceux que vous prétendez être Mes Associés ! », [ce jour où les] ayant priés, ils ne les exauceront point,
car Nous placerons entre eux un abîme :
51/53 [alors] le Feu sera derrière
les Coupables et ils penseront qu’ils s’y précipitent et ne trouveront nul
moyen de s’[en] écarter.
52/54 Et certes, Nous avons adressé aux Hommes, dans cette
Prédication, toutes sortes d’exemples, [mais] l’Homme
est le plus ratiocineur des êtres.
53/55 Les Hommes n’ont été empêchés de croire ou d’implorer
le pardon de leur Seigneur, quand la Direction est venue à eux, que par [leur refus d’admettre] que le sort traditionnel (sunna) de leurs ancêtres les atteindra et que le Tourment
les touchera de face.
54/56 Nous n’envoyons les Envoyés que comme Annonciateurs et
Avertisseurs, [mais] ceux qui ne croient point
disputent avec le Faux pour annihiler la Vérité. Ils ont pris en raillerie
Nos signes et ce dont ils ont été avertis.
55/57 Or, qui donc est plus injuste que celui qui, ayant été
édifié par les signes de son Seigneur, s’en détourne et oublie les œuvres de
ses mains ? Nous avons placé sur leur cœur des enveloppes [afin] qu’ils ne comprennent pas, et Nous avons mis une fissure dans
leurs oreilles.
56/57 Si même tu les appelles vers la Direction, ils ne se
trouveront jamais dans la bonne direction.
57/58 Ton Seigneur est l’Absoluteur plein de miséricorde.
S’Il les reprenait pour ce qu’ils ont accompli, Il leur appliquerait
promptement le Tourment. Ils ont cependant une promesse à laquelle ils ne
sauraient échapper.
58/59 Nous avons fait périr les habitants de
ces Cités quand ils eurent été injustes et avons fait promesse de les faire
disparaître.
[Histoire de Moïse et du Serviteur de Dieu.]
59/60 Et quand Moïse dit à son valet : « Je n’aurai de cesse
que j’aie atteint le Confluent des Deux Mers, dussé-je marcher des
années. »
60/61 Quand ils eurent atteint le Confluent des Deux Mers,
ils oublièrent leur poisson qui reprit son chemin dans la mer, en
frétillant.
61/62 Quand tous deux eurent dépassé [ce
lieu], Moïse dit à son valet : « Donne-nous notre repas ! Nous avons
certes éprouvé fatigue du fait de notre voyage. »
62/63 [Le valet] répondit : « Que t’en semble ? Quand nous
avons trouvé
[325] refuge près du Rocher, j’ai oublié le
poisson — seul le Démon, m’empêchant d’y penser, me l’a fait oublier ! — et
il a repris miraculeusement son chemin dans la mer. »
63/64 — « C’est ce que nous cherchions », répondit Moïse, et
ils revinrent exactement sur leurs pas.
64/65 Ayant trouvé un de Nos serviteurs à qui Nous avions
donné Grâce [raḥma] issue de Nous et à qui Nous
avions enseigné Science émanant de Nous,
65/66 Moïse lui dit : « Puis-je te suivre à condition que tu
m’enseignes [un peu] de ce qui te fut enseigné, en
rectitude ? »
66/67 — « Tu ne pourras [avoir]
patience avec moi », lui répondit [ce serviteur].
67/68 « Comment patienterais-tu devant ce que tu n’embrasses
point en [ton] expérience ? »
68/69 [Mais Moïse] répondit : « S’il
plaît à Allah, tu me trouveras patient et je ne désobéirai point à ton
ordre. »
69/70 — « Si tu me suis », dit [alors
ce serviteur], « ne m’interroge sur rien jusqu’à ce que je suscite pour toi
d’en parler ».
70/71 Ils partirent tous deux jusqu’à ce qu’étant montés sur
un vaisseau, [Notre serviteur] y fit une brèche. « As-tu fait une brèche
dans ce vaisseau pour engloutir ceux qui s’y trouvent ? » demanda [Moïse].
« Tu as certes commis une chose monstrueuse ! »
71/72 « Ne t’avais-je pas dit », reprit [l’autre], « que tu
ne pourrais [avoir] patience avec moi ? »
72/73 — « Ne me reprends point d’avoir oublié ! », dit [alors Moïse], « et ne me soumets point à trop rude
épreuve ! »
[15]
73/74 Ils repartirent jusqu’à ce qu’ils rencontrassent un
adolescent. [Notre serviteur] le tua et [Moïse] dit : « [N’]as-tu [pas] tué une personne innocente de
tout homicide ? Tu as certes commis une chose blâmable ! »
[16]
74/75 [Mais l’autre] répliqua : « Ne
t’avais-je pas dit que tu ne pourrais [avoir]
patience avec moi ? »
75/76 — [« Tu dis vrai »], fit
[Moïse]. « Si désormais je t’interroge sur quelque chose, ne me garde point
comme compagnon ! Tu as de moi mes excuses. »
76/77 Ils repartirent jusqu’à ce qu’ils vinssent à une cité
aux habitants
[326] de laquelle ils demandèrent à
manger. Ceux-ci refusèrent de leur donner l’hospitalité. [Moïse et son
compagnon] trouvèrent alors un mur qui menaçait de s’écrouler. [Notre
serviteur] l’ayant étayé, [Moïse] dit : « Si tu voulais, tu réclamerais pour
ceci un salaire. »
77/78 [Alors Notre serviteur]
déclara : « Ceci [marque la] séparation entre toi et
moi. Toutefois je vais te faire connaître l’explication de ce dont tu n’as
pu [avoir] patience [de découvrir
la cause].
78/79 Le vaisseau appartenait à de pauvres gens qui
trafiquaient sur mer et j’ai voulu l’endommager [pour
qu’il fût sans valeur aux yeux d’]un roi qui, derrière eux, s’arrogeait
tout bon vaisseau, comme prise.
79/80 L’adolescent avait pour père et mère deux croyants.
Nous avons craint qu’il ne leur imposât rébellion et infidélité [envers Allah]
[17]
80/81 et nous avons voulu que leur Seigneur leur donnât en
échange un [fils] plus pur que lui et plus proche de
[leur] sollicitude.
81/82 Quant au mur, il appartient à deux adolescents
orphelins, de la ville. Sous ce mur est un trésor qui leur est destiné. Leur
père était vertueux et ton Seigneur a voulu qu’ils atteignissent leur
majorité et qu’ils découvrissent [seulement alors]
leur trésor par une bonté (raḥma) de ton Seigneur. Je
n’ai point fait cela de mon [propre] chef. Voilà
l’explication de ce dont tu n’as pu [avoir] patience
[de découvrir la cause]. »
[Histoire de dhou-l-qarnaïn.]
82/83 Et ils t’interrogeront sur Dhou-l-Qarnaïn. Réponds :
« Je vais vous communiquer un récit à son propos. »
83/84 Nous l’avons établi sur la terre et l’avons comblé de
toutes choses.
[18]
83/85 Il suivit donc une corde céleste
[19]
[327]
84/86 jusqu’à ce qu’étant
parvenu au couchant du soleil, il trouva celui-ci se couchant dans une
source bouillante et il trouva un peuple près de [cette source].
[20]
85/86 Nous dîmes : « O Dhou-l-Qarnaïn ! [à
toi] ou de tourmenter ce peuple ou d’accomplir du bien envers
lui ! »
86/87 [Dhou-l-Qarnaïn] répondit : « Celui qui, [dans ce peuple], sera injuste, nous le tourmenterons puis
il sera rendu à son Seigneur qui le tourmentera plus cruellement [encore].
87/88 Celui qui croira et accomplira œuvre pie aura, en
retour, la Très Belle [Récompense] et nous lui
formulerons des ordres faciles. »
[21]
88/89 Ensuite il suivit une corde [céleste]
89/90 jusqu’à ce qu’enfin, parvenu au levant du soleil, il
trouva celui-ci se levant sur un peuple auquel Nous n’avions pas donné de
voile pour se protéger.
90/91 Ainsi advint-il, et Nous embrassons en Notre science
ce qu’il détenait.
91/92 Ensuite il suivit une corde [céleste]
92/93 jusqu’à ce qu’étant parvenu entre les Deux Digues, il
trouva, en deçà d’elles, un peuple qui ne pouvait comprendre un
langage.
[22]
93/94 [Ces gens] dirent : « O Dhou-l-Qarnaïn ! les Gog et
les Magog sèment le désordre sur la terre. Pourrions-nous te remettre une
redevance, à charge que tu établisses une digue entre eux et nous ? »
94/95 — « Ce que mon Seigneur m’a conféré vaut mieux [que vos dons] », répondit Dhou-l-Qarnaïn. « Aidez-moi
[seulement] avec ardeur [et]
j’établirai entre vous et eux un rempart.
95/96 Apportez-moi des blocs de fer ! » Quand il eut comblé
l’espace entre les deux versants [des monts], il
dit : « Soufflez ! » Quand il eut fait du fer [une masse
de] feu, il dit : « Apportez-moi de l’airain que je verserai sur ce
fer ! »
97/97 [Les Gog et les Magog] ne purent ni escalader ce
rempart ni y pratiquer une brèche.
97/98 [Dhou-l-Qarnaïn] dit : « Ceci est une bonté (raḥma) de mon Seigneur.
98 Quand viendra [la réalisation de] la promesse de mon Seigneur, Il rasera
ce rempart : la promesse de mon Seigneur est inévitable. »
[23]
[328]
[Rappel du sort des impies et des élus.]
99 En ce jour, Nous
laisserons les uns se fondre en d’autres, en un flot. Il sera soufflé dans
la Trompe et Nous les réunirons d’un coup.
[24]
100 Ce jour-là, Nous
présenterons la Géhenne aux Infidèles
101 dont les yeux
auront été fermés à Mon Édification et qui ne pouvaient entendre.
[25]
102 Ceux qui sont
Infidèles pensent-ils qu’ils pourront prendre Mes serviteurs comme patrons
(’awliyâ’) en dehors de Moi ? Nous avons préparé la
Géhenne, en partage, aux Infidèles.
103 Dis : « Vous
ferai-je connaître ceux dont les actes sont les plus stériles ?
104 Ce sont ceux
dont le zèle s’est égaré dans la Vie Immédiate alors qu’ils pensaient avoir
bien fait.
105 Ce sont ceux qui
sont incrédules envers les signes de leur Seigneur et Sa rencontre [au Jugement Dernier]. Vaines ont été leurs actions et, au
Jour de la Résurrection, ils ne pèseront pas.
106 Voici leur
récompense : la Géhenne, pour prix d’avoir été infidèles, d’avoir pris Mes
signes et Mes Apôtres en raillerie.
107 Ceux qui auront
cru et pratiqué les œuvres pies auront [au
contraire], en partage, les Jardins du Paradis
108 où ils seront
immortels et ne rechercheront aucun changement. »
109 Dis : « Si la
Mer était une encre [pour écrire] les décrets de mon
Seigneur, et si même Nous lui ajoutions une Mer semblable pour la grossir,
la Mer serait tarie avant que ne soient taris les décrets de mon Seigneur. »
110 Dis : « Je suis
seulement un mortel comme vous. Il m’est révélé que votre Divinité est une
divinité unique. Que quiconque espère rencontrer son Seigneur, accomplisse
œuvre pie et qu’il n’associe personne au culte de son Seigneur. »