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Blachère, 1957

Sourate XX.
Ṭâ’ Ha’.

Titre tiré du vt. 1.

D’après une Tradition maintes fois rapportée, ce fut en entendant le vt. 14 ou le vt. 17/16 de cette sourate, que le futur Calife ‛Omar, brusquement, se convertit. Si ce renseignement est exact, il constitue un repère chronologique important. La tradition historico-biographique place en effet la conversion de ‛Omar quatre années après le commencement de l’Apostolat. Si l’on admet l’an 612 comme début de celui-ci, la présente sourate, en tout ou en partie, serait donc antérieure à 616. Par le style et le contenu, [337] elle est très caractéristique du tour pris par la prédication durant la deuxième période mekkoise. Il semble que, dans son état actuel, il soit possible d’y retrouver plusieurs séries de révélations juxtaposées.

Au nom d’Allah, le Bienfaiteur miséricordieux.

[Préambule.]

1 Ṭ.H. [1]

1/2 Nous n’avons point fait descendre sur toi la Prédication pour que tu pâtisses

2/3 [mais] seulement [comme] rappel pour celui qui redoute [Allah]

3/4 [et comme] révélation venant de Celui qui créa la terre et les cieux sublimes.

4/5 Le Bienfaiteur, sur le Trône, se tient en majesté.

5/6 A Lui appartient ce qui est dans les cieux, sur la terre, entre eux et sous le sol.

6/7 Si tu exprimes hautement ta parole… car Il sait le secret même bien caché. [2]

7/8 Allah — nulle divinité en dehors de Lui ! — possède les noms les plus beaux. [3]

[Vocation et mission de Moïse.]

8/9 Est-ce que t’est parvenue l’histoire de Moïse

9/10 lorsqu’il vit un feu et dit à sa famille : « Restez ! En vérité, je distingue un feu.

10 Peut-être vous en rapporterai-je un tison ou [re]trouverai-je, par ce feu, notre chemin. »

11 Quand il fut arrivé à ce feu, il lui fut crié : « Moïse !

12 Je suis ton Seigneur. Ôte tes sandales ! En vérité, tu es dans la Vallée Sacrée de Towâ.

13 Moi, Je t’ai choisi. Écoute ce qui [te] sera révélé !

14 En vérité, Je suis Allah. Nulle divinité excepté Moi ! Adore-Moi ! Accomplis la Prière pour M’invoquer ! [4]

[338] 15 En vérité, l’Heure est imminente. Je puis la cacher [5]

16/15 afin que toute âme soit récompensée de ce qu’elle se sera évertuée [à faire].

17/16 Que ne te détourne point de l’Heure celui qui n’y croit point et suit son caprice, sinon tu périras !

18/17 Qu’est cela, dans ta dextre, Moïse ? »

19/18 — « C’est mon bâton », répondit-il. « Je m’appuie sur Lui. J’effeuille avec lui [les arbres] pour mes moutons. Je lui trouve [encore] d’autres usages. » [6]

20/19 [Allah] dit : « Jette-le, ô Moïse ! »

21/20 Il le lança et soudain ce fut un serpent qui rampait.

22/21 [Allah] dit : « Prends-le ! Ne crains rien ! Nous allons lui rendre son allure première !

23/22 Serre maintenant ta main sur ton flanc ! Elle deviendra blanche sans dommage : autre signe [7]

24/23 pour te montrer [certains] de Nos signes suprêmes.

25/24 Rends-toi auprès de Pharaon [car] il s’est montré rebelle ! »

26/25 [Moïse] répondit : « Seigneur ! ouvre-moi mon cœur !

27/26 Facilite-moi ma tâche !

28/27 Dénoue un nœud en ma langue ! [8]

29/28 Ils comprendront [alors] ma parole.

30/29 Donne-moi un auxiliaire [issu] de ma famille,

31/30 Aaron, mon frère !

32/31 Accrois par lui ma force ! [9]

32/32 Associe-le à ma ṭâche

34/33 afin que nous Te glorifiions beaucoup

34 et que nous T’invoquions beaucoup.

35 En vérité, Tu as été très clairvoyant sur nous ! »

36 [Allah] dit : « Exaucée est ta demande, ô Moïse ! [10]

37 Nous t’avons certes déjà accordé une faveur une première fois, [11]

38 quand Nous révélâmes à ta mère ce qui fut révélé :

[339] 39 « Jette-le dans ce coffret et jette-le dans le Fleuve ! Que le Fleuve le rejette sur la rive ! Un ennemi de Moi et de Lui le prendra. » [Mais] J’ai lancé sur toi Mon amour,

40/39 afin que tu sois élevé sous Mes yeux,

41/40 quand ta sœur s’en fut et dit : « Vous indiquerai-je quelqu’un qui se chargera de lui ? » et [quand] Nous te renvoyâmes [ainsi] à ta mère afin que rafraîchi fût son œil et qu’elle ne s’attristât point. [Nous lançâmes aussi sur toi Notre amour quand] tu tuas un homme, que Nous te sauvâmes de l’affliction et t’infligeâmes des épreuves. [12]

42/40 Tu demeuras des années chez les hommes de Madyan, puis tu vins ici sur un décret, ô Moïse !, [13]

43/41 et Je t’ai réservé pour Moi-même.

44/42 Pars, toi et ton frère, avec Mes signes, et ne négligez pas Mon Édification !

45/43 Rendez-vous auprès de Pharaon, car il s’est montré rebelle.

46/44 Tenez-lui un langage doux ! Peut-être méditera-t-il et [Nous] craindra-t-il ! »

47/45 [Mais Moïse et Aaron] dirent : « Seigneur, nous redoutons qu’il ne s’emporte contre nous ou soit rebelle ».

48/46 [Allah] dit : « Ne redoutez rien ! En vérité, auprès de vous, J’entendrai et verrai !

49/47 Allez donc à lui et dites-lui : « En vérité, nous sommes les Apôtres de ton Seigneur. [R]envoie avec nous les Fils d’Israël ! Ne les tourmente point ! Nous sommes venus à toi avec un signe de ton Seigneur. Salut sur qui suit la Direction !

50/48 Il nous a été révélé que le Tourment [s’appesantira] sur qui crie au mensonge et se détourne. »

51/49 [Pharaon] dit : « Et qui est votre Seigneur ? ô Moïse ! »

52/50 [Moïse] répondit : « Notre Seigneur est Celui qui donna toute chose à Ses créatures et conduisit [dans la bonne Direction]. » [14]

53/51 [Pharaon] dit : « Quel est le sort des générations passées ? »

54/52 [Moïse] répondit : « La connaissance en est auprès de mon Seigneur, dans une Écriture. Mon Seigneur n’erre ni n’oublie. »

55/53 [Lui] qui fit pour vous, de la terre, un berceau, y traça pour vous [340] des chemins, [qui] fit descendre du ciel une eau avec laquelle Nous fîmes germer toutes sortes de plantes.

56/54 « Mangez ! Paissez vos troupeaux ! En vérité, sont certes en cela des signes pour ceux ayant de l’esprit !

57/55 De la terre, Nous vous créâmes. En elle, Nous vous ramènerons. D’elle, Nous vous ferons surgir une autre fois. »

58/56 Nous fîmes certes voir à Pharaon tous Nos signes. Il cria au mensonge et refusa [de croire].

59/57 Il dit : « Es-tu venu à nous pour nous chasser de notre terre, par ta magie, ô Moïse ?

60/58 [Si tel est ton but], nous t’opposerons certes une magie identique. Fixe entre nous et toi un rendez-vous auquel ni nous ni toi ne manquerons. [Fixe-nous] un lieu convenable ! »

61/59 [Moïse] répondit : « Votre rendez-vous sera le Jour de la Fête. Que les gens soient assemblés en pleine clarté ! »

62/60 Pharaon se retira, rassembla son artifice, puis vint. [15]

65/62 Ils se disputèrent sur leur affaire et tinrent secrète la discussion.

66/63 Pharaon dit : « En vérité, ce sont certes deux magiciens qui veulent vous chasser de votre terre, par leur magie, et éclipser votre art remarquable. [16]

67/64 Accordez votre artifice, puis venez en cortège. Heureux, aujourd’hui, sera celui qui l’emportera ! »

63/61 Moïse leur dit : « Malheur à vous ! Ne forgez point, contre Allah, de mensonge !

64/61 Sinon, Il vous frappera d’un tourment. Déçu fut celui qui forgea un mensonge ! »

[341] 68/65 Ils dirent : « O Moïse ! ou bien jette, ou bien soyons ceux qui, les premiers, jetteront ! » [17]

69/66 Il répondit : « Non point ! jetez [les premiers] ! » Et voici qu’il lui sembla que, du fait de leur sortilège, les cordes et les bâtons qu’ils tenaient rampaient.

70/67 Moïse, en son âme, conçut de la crainte.

71/68 Nous lui dîmes : « Ne crains point ! En vérité, tu es celui qui a de l’ascendant !

72/69 Jette ce qui est en ta dextre : cela happera ce qu’ils ont forgé. Ce qu’ils ont forgé est artifice de magicien, or le magicien n’est point heureux partout où il va ! »

73/70 [Ayant vu ce miracle] les magiciens tombèrent prosternés et dirent : « Nous croyons au Seigneur d’Aaron et de Moïse. »

74/71 Pharaon dit : « Vous avez cru en lui avant que je ne vous le permette. En vérité, Moïse est certes le premier qui vous enseigna la magie. Certes, je vous ferai trancher la main droite et le pied gauche. Certes, je vous ferai crucifier sur des stipes de palmiers. Certes, vous saurez qui de nous détient un tourment plus dur et plus long ! » [18]

75/72 Ils répondirent : « Nous ne te préférons point aux Preuves qui nous ont été données, ni à Celui qui nous a créés. Décide ce que tu médites de décider : tu décides seulement en cette Vie Immédiate.

75/73 Nous croyons en notre Seigneur pour qu’Il nous pardonne nos fautes et les sortilèges que tu nous as imposés. Il est bon et perdurable. »

76/74 En vérité, celui qui vient à son Seigneur, en coupable, à lui est destinée la Géhenne où il ne meurt ni ne vit.

77/75 Celui qui vient [au contraire] à Lui, en croyant ayant accompli des œuvres pies, à lui reviennent les Degrés Sublimes [du Paradis],

78/76 jardins d’Eden sous les [arbres desquels] coulent des ruisseaux [et] où il restera éternellement. Voilà la récompense de qui s’est purifié.

[342]

[Passage de la Mer Rouge. Adoration du Veau d’Or.]

79/77 Certes Nous avons révélé à Moïse : « Pars, la nuit, à la tête de Mes serviteurs ! Trace-leur, dans la mer, une route à sec !

80/77 Ne crains pas une poursuite et ne t’effraie point ! »

81/78 Pharaon les poursuivit à la tête de ses troupes et le flot les submergea.

81/79 Pharaon a égaré son peuple et ne l’a point dirigé. [19]

82/80 O Fils d’Israël ! Nous vous avons sauvé de votre ennemi et Nous avons fait alliance avec vous sur le flanc droit du Mont [Sinaï]. Nous avons fait descendre sur vous la Manne et la Caille. [20]

83/81 « Mangez des [nourritures] exquises dont Nous vous avons gratifiés ! [Toutefois] ne faites point d’excès en cela, sinon Ma colère s’abattra sur vous ! Or tout homme sur qui s’abat Ma colère va à l’abîme.

84/82 En vérité, Je suis certes Celui qui toujours pardonne à qui revient [sur ses erreurs], croit, accomplit œuvres pies, enfin s’engage dans la bonne Direction. »

85/83 [Allah] dit : « Qu’est-ce qui t’a fait te hâter, loin de ton peuple ? ô Moïse ! »

86/84 Il répondit : « Ils suivent mes pas, Je me suis [seulement] hâté pour que Tu sois satisfait. » [21]

87/85 [Allah] reprit : « En vérité, Nous avons tenté ton peuple après ton départ. Le Samaritain les a égarés ! » [22]

88/86 Moïse revint à son peuple, en courroux, désolé,

89/86 et dit : « O mon peuple ! votre Seigneur ne vous a-t-il pas fait une belle promesse ? L’alliance fut-elle trop longue pour vous ou avez-vous désiré que s’abatte sur vous un courroux de votre Seigneur en sorte que vous avez manqué à votre engagement envers moi ? »

[343] 90/87 Ils répondirent : « Nous n’avons point manqué à l’engagement [pris] envers toi, de nous-mêmes, mais nous avons été astreints à livrer des charges de parures de [ce] peuple et nous les avons jetées [ainsi que] le Samaritain. » [23]

90/88 Celui-ci fit sortir [du feu], pour les Fils d’Israël, un veau, masse qui poussait un mugissement, et dit : « Voici votre divinité et la divinité de Moïse : celui-ci [l’]a oublié. »

91/89 Quoi ! ne voyaient-ils pas que ce veau ne leur faisait nulle réponse et ne détenait pour eux ni dommage ni profit ?

92/90 Certes, Aaron leur avait dit auparavant : « O mon peuple ! vous avez seulement été mis en tentation, par ce veau ! En vérité, votre Seigneur est le Bienfaiteur ! Suivez-moi et obéissez à mon ordre ! »

93/91 Ils répondirent : « Nous ne cesserons de faire retraite pieuse (‛akafa) devant ce veau, jusqu’à ce que Moïse soit de retour. »

94/92 [Moïse étant revenu] dit : « O Aaron ! qu’est-ce qui t’a empêché, quand tu les vis égarés,

94/93 de me suivre ? Quoi ! as-tu désobéi à mon ordre ? »

95/94 « O fils de ma mère ! ne me prends ni par la barbe, ni par la tête ! Je craignais que tu ne dises : « Tu as divisé les Fils d’Israël ! Tu n’a pas observé ma parole ! »

96/95 [Puis Moïse] dit : « Quelle est ta défense ? ô Samaritain ! »

96 Celui-ci répondit : « J’ai vu ce qu’ils ne voyaient point. J’ai pris une poignée de la poussière laissée par l’Envoyé et je l’ai lancée. Ainsi me suggéra mon âme. » [24]

97 [Moïse] dit : « Pars ! Tu devras, en ce monde, crier [à qui t’approchera] : « Ne me touchez pas ! » Un rendez-vous t’est assigné auquel tu ne manqueras point ! Regarde la divinité devant qui tout le jour tu fais retraite pieuse (‛akafa) ! Nous allons certes la brûler et en disperser totalement la cendre dans la Mer ! [25]

98 Votre divinité est seulement Allah. Nulle divinité excepté Lui ! Il embrasse toute chose en [Sa] science ».

[344] 99 Ainsi Nous te contons les prophéties du temps écoulé et Nous t’apportons, [venue] de Nous, une Édification.

100 Ceux qui se détourneront de cette Édification porteront, au Jour de la Résurrection, un faix

101 sous lequel ils ploieront éternellement. Quelle dure charge au Jour de la Résurrection,

102 [en] ce jour où il sera soufflé dans la Trompe ! Nous réunirons les coupables, ce jour-là, hagards, [26]

103 se disant tout bas entre eux : « Nous ne sommes restés [sur la terre] que dix nuits ! »

104 Nous sommes très informés de ce qu’ils entendront dire quand le plus remarquable d’entre eux, par la conduite, dira [aux autres] : « Vous n’êtes restés [sous terre] qu’un jour ! »

105 Ils t’interrogent sur [ce que deviendront] les montagnes. Réponds : « Mon Seigneur les dispersera totalement

106 et Il laissera la terre [tel] un bas-fond uni

106/107 où tu ne verras ni ondulation ni dépression. »

107/108 Ce jour-là, les Ressuscités suivront le Convocateur, sans résistance. Les voix se seront abaissées devant le Miséricordieux et tu n’entendras qu’un chuchotement.

108/109 Ce jour-là, l’Intercession ne sera efficace qu’en faveur de qui le Bienfaiteur permettra [d’intercéder] et pour qui Il agréera qu’on parle.

109/110 Il sait ce qu’ils ont dans leurs mains et derrière eux, tandis qu’ils ne L’embrassent point en [leur] science. [27]

110/111 Que les visages s’humilient devant le Vivant, le Subsistant ! Déçu sera celui qui s’est chargé d’une iniquité.

111/112 Mais quiconque aura accompli des œuvres pies, étant croyant, n’aura à craindre ni injustice ni oppression [de la part d’Allah]. [28]


112/113 … Et de même, Nous l’avons fait descendre [sous forme d’]une révélation [en] langue arabe et Nous y avons adressé [aux Hommes] [345] des menaces. Peut-être seront-ils pieux ou cette Prédication suscitera-t-elle pour eux une édification ? [29]

113/114 Qu’exalté soit Allah, le Souverain, la Vérité ! Ne te hâte point en ta prédication avant que t’en soit communiquée la révélation [entière] et dis : « Seigneur ! accrois-moi en science ! »

[Chute d’Adam.]

114/115 Certes, Nous avons fait alliance avec Adam, auparavant. Il [l’]a oublié et Nous ne lui trouvâmes aucune détermination.

119/121 Adam désobéit à son Seigneur et fut dans l’erreur.

120/122 Puis son Seigneur l’a élu, lui a pardonné et l’a dirigé.

115/116 … et quand Nous dîmes aux Anges : « Prosternez-vous devant Adam », et ils se prosternèrent sauf Iblis [qui] refusa. [30]

115/117 Nous dîmes : « O Adam ! en vérité, celui-ci est un ennemi pour toi et ton épouse. Qu’il ne vous fasse point sortir du Jardin car tu serais misérable !

116/118 A toi appartient, en vérité, de n’y avoir pas faim, de n’être point nu,

117/119 de n’avoir pas soif, de ne point souffrir du soleil ! »

118/120 [Mais] le Démon l’induisit en tentation et dit : « O Adam ! t’indiquerai-je l’Arbre de l’Immortalité et un royaume impérissable ? »

[346] 119/121 Ils mangèrent [du produit] de l’Arbre. Leur nudité leur apparut et ils se mirent à disposer sur eux des feuilles [d’arbres] du Jardin.

121/123 [Allah] dit : « Descendez du Paradis ensemble ! Les uns pour les autres vous êtes un ennemi ! Assurément vous parviendra de Moi une Direction. » [31]

122/123 Quiconque aura suivi Ma Direction ne s’égarera ni ne sera misérable,

123/124 tandis que quiconque se sera écarté de Mon Édification aura, en vérité, une vie malheureuse

124 et Nous le ressusciterons au Jour de la Résurrection, privé de la vue.

125 [Ce réprouvé] dira : « Seigneur ! pourquoi m’as-Tu ressuscité privé de la vue, alors que j’en étais doué ? »

126 [Allah] répondra : « De même que Nos signes sont venus à toi et que tu les a oubliés, de même aujourd’hui tu es oublié. »

127 Ainsi Nous récompensons quiconque a été impie (musrif) et n’a pas cru aux signes de son Seigneur. Certes le Tourment de la [Vie] Dernière est plus dur et plus durable !

128 Quoi ! [cela] ne fut-il point pour eux une direction [de voir] combien Nous fîmes périr avant eux de générations sur les demeures de qui ils marchent ? En vérité, en cela, sont certes des signes pour ceux doués d’esprit.

129 N’eussent été une parole (kalima) qui a précédé, [venue] de ton Seigneur, et un terme fixé, [le châtiment] se fût certes attaché à eux.

130

131 Ne tends point tes regards vers ce dont Nous avons fait jouir des groupes parmi eux, splendeur [fugitive] de la Vie Immédiate, en vue de les éprouver en cette jouissance ! L’attribution de ton Seigneur est meilleure et plus durable.

132 Ordonne à ta famille la Prière et persévère dans celle-ci ! Nous ne te réclamons nulle attribution (rizq). C’est Nous qui t’attribuons [ce qui t’est nécessaire]. La fin [heureuse] appartient à la Piété !

133 [Les Infidèles] ont dit « Que n’est-il venu à nous avec un signe de son Seigneur ! » Quoi ! n’est-elle point venue à eux la Preuve de ce qui est dans les Premières Feuilles ?

134 Si Nous les avions fait périr par un tourment antérieur à sa venue, ils eussent certes dit : « Seigneur ! que ne nous as-tu envoyé un Apôtre [tel] que nous aurions suivi Tes signes avant d’être humiliés et confondus ! » [33]

135 Réponds[-leur] : « Chacun est dans l’attente. Attendez donc ! Vous saurez bientôt qui seront les Hommes de la Voie Unie et qui suit la bonne direction. »

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[1] 1 Ṭ.H. Sur ces sigles, v. Introd., 144.

[2] 6 Si tu exprimes etc. Phrase en suspens. Il faut sous-entendre : cela n’est pas utile. ǁ Le secret même bien caché. Text. : le secret et la chose cachée.

[3] 7 Les noms les plus beaux, v. sourate VII, 179, note.

[4] 14 Pour M’invoquer. Autre sens possible : en souvenir de Moi.

[5] 15 ’akâdu ’uḫfî-hâ « Je puis la cacher. » Cette phrase est si obscure que les commt. n’hésitent pas à admettre que le verbe ’uḫfî n’a pas son sens habituel, mais un sens opposé « faire apparaître ». Cette acception est toutefois très mal attestée.

[6] 19 suiv. Trait se retrouvant text. dans Exode, IV, 2 sq.

[7] 23 Résume Exode, IV, 6-7.

[8] 28 Résume Exode, IV, 10.

[9] 32 ’ušdud bi-hi ’azr-î « accrois, etc. ». Text. : ceins avec lui mon râble.

[10] 36 Résume Exode, IV, 146.

[11] 37 Allusion à l’ordre donné par Pharaon de tuer tous les enfants mâles ; cf. Exode, I, 22.

[12] 41 Résume ici Exode, II, 7 sq.

[13] 42 Ici. C.-à-d. : dans la Vallée Sacrée. Cf. Exode, III, 1.

[14] 52 Qui donna toute chose, etc. Sens fourni en première ligne par les commt. Autre sens possible : qui donna à toute chose sa forme.

[15] 62-65 Il est permis de penser que le texte, en son état actuel, part d’une narration brève combinée avec une autre plus développée, voisine de celle de la sourate XXVI, 33 sq.

[16] 66 Pharaon dit. Le texte porte qâlû « ils dirent », mais ce pluriel semble une attraction de celui qui est dans le vt. 65 et le discours qui est dans le vt. 66 est à placer dans la bouche de Pharaon.

[17] 68-72 Développement d’Exode, VII, 9 sqq., avec une var. : dans Exode, c’est Aaron qui jette son bâton.

[18] 74 En lui est équivoque, mais semble désigner « Moïse ».

[19] 81 Text. : et ce qui les recouvrit de la mer les recouvrit.

[20] 82 Résume Exode, XV, 26 ou XIX, 5, puis XVI, 13 sq.

[21] 86 Ils suivent mes pas. Text. : ceux-là sont sur ma trace. L’expression peut être aussi prise dans le sens métaphorique : ils suivent la voie que je leur ai indiquée. Sans doute a-t-on ici une variation sur Exode, XIX, 21 ss. où l’Éternel recommande à Moïse de ne pas laisser les Hébreux fouler l’espace sacré du Sinaï.

[22] 87 Le Samaritain les a égarés. Cet épisode du Samaritain instituant le culte du Veau d’Or, comme l’a bien montré Goldziher, est destiné à retrouver dans un péché ancien l’origine de la scission survenue entre la communauté samaritaine et Israël.

[23] 90 A livrer des charges etc. C.-à-d. : le peuple d’Israël a été contraint, par le Samaritain, à livrer ses bijoux, comme le Samaritain en donnait l’exemple, en vue de forger le Veau d’Or.

[24] 96 Par l’Envoyé. Les commt. disent que ce mot désigne l’Archange, mais il est bien plus normal de supposer qu’il s’applique à Moïse.

[25] 97 Ne me touchez pas. Text. : nul attouchement. La fin du vt. est à rapprocher d’Exode, XXXII, 20, où il est dit que Moïse réduisit l’idole en une poudre qu’il mêla à de l’eau que burent les Hébreux.

[26] 102 zurqan ne signifie pas « hagards », mais « bleus », ce qui n’offre aucun sens. Il faut lire zarqan, nom dérivé de zaraqa « regarder en louchant ».

[27] 109 Ce qu’ils ont dans leurs mains, etc. C.-à-d. : leurs œuvres bonnes et mauvaises.

[28] 111 Très important dans l’éthique islamique : les œuvres ne sauraient sauver sans la foi.

[29] 112 Et de même Nous l’avons fait descendre. Le pronom l’ ne remplace aucun substantif défini dans le texte, mais on devine qu’il s’agit de la Révélation.

[30] 115-120 Il semblerait que les vt. 119-120 représentent la version primitive, tandis que les vt. 115-118 et le début du vt. 119 constituent une autre forme du récit sous l’influence de développements parallèles dans la sourate VII, 10 sqq. et la sourate II, 31 sqq. Dans l’état actuel du texte, le vt. 115 ne se relie à rien. Tout ce passage résume Genèse, III, 2 sqq. où une distinction est faite entre l’Arbre du Savoir et l’Arbre de Vie (vt. 24).

[31] 121 Les uns pour les autres. V. sourate VII, 23 note.

[32] 130 Cf. les passages parallèles dans les sourates L, 38 et LII, 48. L’expression wa-’aṭrâfa n-nahâr soulève les mêmes difficultés que le wa-’idbâra-n nujûm de la sourate LII.

[33] 134 Sa venue = la venue de Mahomet.