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Blachère, 1957

Sourate LXXVIII.
L’Annonce.
(An-Nabâ’.)

Titre tiré du vt. 1.

Cette sourate est formée de deux parties.

Au nom d’Allah, le Bienfaiteur miséricordieux.

[Vérité de la prédication.]

1 Sur quoi s’interrogent-ils mutuellement ?

2 Sur l’Annonce solennelle

3 pour laquelle ils s’opposent.

4 Eh bien ! non ! ils sauront !

5 Encore une fois, non ! ils sauront !

[Manifestation de la puissance divine.]

6 N’avons-Nous pas disposé la terre [telle] une couche

7 et les montagnes [telles] des pieux ?

8 Nous vous avons créés [par] groupes.

9 Nous avons fait [de] votre sommeil une pause.

10 Nous avons fait [de] la nuit un voile.

11 Nous avons fait [du] jour [le temps de] la vie.

12 Nous avons édifié, sur vous, sept [cieux] inébranlables.

13 Nous avons placé [] un flambeau éblouissant.

14 Nous avons fait tomber des nuées une eau abondante,

[633] 15 afin de faire pousser, grâce à elle, grains et plantes

16 et jardins luxuriants.

[Jugement dernier, enfer et paradis.]

17 En vérité, le Jour de la Décision a été fixé,

18 [ce] jour où il sera soufflé dans la trompe, en sorte que vous viendrez en groupes,

19 [ce jour où] le ciel sera ouvert et sera portes [béantes],

20 [] les montagnes, mises en marche, seront un mirage.

21 En vérité, la Géhenne [alors] sera guettant,

22 retraite pour les Rebelles

23 qui y resteront des éternités,

24 sans y goûter fraîcheur ni breuvage,

25 sauf [eau] bouillante et boisson fétide, [1]

26 récompense convenable [à leur vie terrestre].

27 Ils n’attendaient pas un jugement

28 et traitèrent de mensonge Nos signes, effrontément,

29 alors que, toute chose, Nous l’avons dénombrée dans un écrit.

30 « Goûtez [ce tourment] ! Nous ne ferons qu’ajouter pour vous tourment [à tourment] ! »

31 En vérité, aux Hommes pieux reviendra [au contraire] un lieu convoité,

32 des vergers et des vignes,

33 des [Belles] aux seins formés, d’une égale jeunesse,

34 et des coupes débordantes ;

35 ils n’entendront là ni jactance ni mensonge,

36 [mais] : « Récompense de ton Seigneur, don bien compté ! »

37 Le Seigneur des Cieux et de la Terre et de ce qui est entre eux, le Bienfaiteur, ils n’obtiendront de Lui nulle interpellation, [2]

[634] 38 au jour où l’Esprit et les Anges se tiendront debout, sur un rang, sans parler, sauf ceux à qui le Bienfaiteur l’aura permis et qui diront la Vérité. [3]

39 Ce sera le Jour de Vérité. Quiconque [l’]aura voulu, trouvera vers son Seigneur un refuge.

40 Nous vous avons avertis d’un tourment prochain,

41/40 au jour où l’Homme considérera ce que ses mains auront acquis, où l’Infidèle s’écriera : « Puissé-je être poussière ! »

notes originales réduire la fenêtre

[1] 25 ġasâqan « boisson fétide ». Ce terme forme antithèse avec le mot « breuvage » du vt. précédent, mais le sens en est inconnu. Les commt. lui prêtent aussi le sens de boisson glacée (ce qui est plus que douteux), de pus, de sanie, de chose en corruption.

[2] 37 Dans la Vulgate, le premier mot du vt. 37 est vocalisé rabbi, au cas indirect : le vt. est alors apposé au précédent et il faut comprendre 36 Récompense de ton Seigneur, don bien compté 37 [de ton Seigneur], Seigneur des Cieux et de la Terre, etc. Mais cette lecture, qui exige le rétablissement d’une ellipse très hypothétique, est fort incertaine. Comme le notent Schwally et Nöldeke, l’emploi d’ar-Raḥmân, « le Bienfaiteur », appellatif qu’on ne rencontre jamais dans les plus anciennes sourates, décèle une révélation de la seconde période mekkoise. Cette hypothèse est confirmée par l’examen du style. Selon toute probabilité, la rime qui est celle des vt. 19 et suiv., a facilité la juxtaposition des deux fragments.

[3] 38 L’Esprit. La présence de ce terme, dans ce texte, indique une révélation très postérieure à celle qui précède. Ce terme ne se trouve en effet qu’à la fin de la prédication à la Mekke.