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Blachère, 1957

Sourate LXXXVIII.
Celle qui couvre.
(Al-Gâšiya.)

Titre tiré du vt. 1.

Cette sourate est constituée de deux développements anciens, mais peut-être distincts à l’origine.

[Description de l’Enfer et du Paradis.]

1 La nouvelle de Celle qui couvre t’est-elle parvenue ? [1]

2 [D’un côté], ce jour-là, visages humbles, [2]

3 absorbés, harassés,

4 affrontant un feu ardent,

5 abreuvés à une source bouillante,

6 n’ayant pour nourriture qu’une euphorbe

7 qui n’engraisse point et ne vaut rien contre la faim.

8 [De l’autre], ce jour-là, des visages détendus,

[649] 9 à cause de leur effort sur terre, satisfaits,

10 dans un jardin superbe,

11 où ils n’entendront nul caquet,

12 où sera une source vive,

13 où seront des lits surélevés,

14 des cratères posés, [3]

15 des coussins rangés,

16 des tapis étendus.

[Signes de la puissance divine. Menaces aux Impies.]

17 Eh quoi ! ne considèrent-ils point comment le chameau fut créé,

18 comment le ciel fut élevé,

19 comment les montagnes furent dressées,

20 comment la terre fut étendue ?

21 Édifie-les ! Tu n’es qu’un Édificateur ;

22 tu n’es point, à leur encontre, celui qui enregistre [leurs actes].

23 Toutefois, à qui se sera détourné et sera resté impie,

24 Allah infligera le Tourment le plus grand.

25 En vérité, vers Nous se fera leur retour !

26 Puis à Nous de leur demander compte.

notes originales réduire la fenêtre

[1] 1 al-ġâšiyatu « celle qui couvre » (cf. sourate CI) dérive d’une racine dont le sens général est « couvrir », « envelopper » et aussi, notamment dans la langue ancienne, « envelopper l’ennemi », « l’attaquer de tous les côtés à la fois en sorte qu’il ne sait où donner de la tête ».

[2] 2 ujûhun « des visages ». Par une métonymie hardie, ce nom va désigner « les Trépassés » ou « les Ressuscités ».

[3] 14 ’akwâbun « cratères » est le pl. de kûbun, du bas-latin cupa. Le terme apparaît plusieurs fois dans le Coran pour désigner non un vase à boire, mais un récipient sans anse et portatif, d’une certaine capacité. Posé à terre, comme le cratère antique, il servait à mêler l’eau et le vin.