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Blachère, 1957

Sourate XCVI.
L’Adhérence.
(Al-‛Alaq.)

Titre tiré du vt. 2. Autre intitulé plus tardif : al-Qalam, tiré du vt. 4.

Dans l’ensemble, la Tradition, suivie par l’exégèse, pense que les vts. 1-5 forment la première révélation reçue par Mahomet. Nöldeke paraît admettre cette thèse, mais se demande si les versets qui suivent ne font pas partie, eux aussi, de ce premier texte révélé.

Au nom d’Allah, le Bienfaiteur miséricordieux.

1 Prêche au nom de ton Seigneur qui créa ! [1]

2 qui créa l’Homme d’une adhérence. [2]

3 Prêche !, ton Seigneur étant le Très Généreux

4 qui enseigna par le Calame [3]

5 et enseigna à l’Homme ce qu’il ignorait.

[658] 6 Prenez garde ! L’Homme en vérité est rebelle [4]

7 parce qu’il se passe de tous.

8 A ton Seigneur pourtant tu retourneras.

9 Penses-tu que celui qui défend

10 à un serviteur [d’Allah] de prier,

11 penses-tu qu’il soit dans la Direction

12 ou qu’il ordonne la piété ?

13

14 Ne sait-il pas qu’Allah le voit ?

15 Qu’il prenne garde ! S’il ne s’arrête, en vérité, Nous le traînerons [en Enfer] par le toupet de son front,

16 toupet menteur et pécheur !

17 Qu’il appelle son clan !

18 Nous appellerons les Archanges. [5]

19 Prends garde ! Ne lui obéis pas ! Prosterne-toi et rapproche-toi [d’Allah] !

notes originales réduire la fenêtre

[1] 1 ’iqra’ « prêche ! » et non pas « lis ! », comme on traduit trop souvent.

[2] 2 ‛alaq « adhérence ». Ce terme semble bien être, à l’origine, un nom verbal de ‛alaqa « s’accrocher », « adhérer ». La trad. « grumeau de sang », « sang coagulé », souvent reçue, est fondée sur une interprétation des exégètes sujette à caution.

[3] 4 bi-l-qalami « par le Calame » est la seule trad. qui ne soit pas forcée.

[4] 6 kallâ « prenez garde ». Cette particule interjective marque à la fois une dénégation et un avertissement. ǁ L’Homme représente-t-il l’humanité en général, ou bien, comme le pense l’exégèse, s’agit-il d’un personnage bien défini auquel le Coran conserve l’anonymat ? Il n’est plus possible de le savoir.

[5] 18 az-Zabâniya « les Archanges ». Ce terme d’origine araméenne ne se rencontre qu’une fois dans le Coran. Pour la période où nous sommes, il doit représenter les dix-neuf Archanges chargés de la garde de l’Enfer ; cf. LXXIV, 30. Les commt. font de ce mot un synonyme de malâ’ika « anges ».