LE CHAPITRE DE L’HISTOIRE,
contenant quatre-vingt huit
verʃets,
versets,
eʃcrit
escrit
à la Meque.
AV
AU
Nom de Dieu clement &
miʃericordieux.
misericordieux.
Dieu
eʃt
est
tres-pur, il entend tout, il
eʃt
est
tres-ʃage.
tres-sage.
Ces
myʃteres
mysteres
ʃont
sont
les
myʃteres
mysteres
du
liure
livre
qui
diʃtingue
distingue
la verité
d’auec
d’avec
le
menʃonge
mensonge
;
Ie
Je
te raconte
l’hiʃtoire
l’histoire
de
Moïʃe
Moïse
& de Pharaon
auec
avec
verité pour le contentement des vray-croyans. Pharaon
eʃtoit
estoit
puiʃʃant
puissant
en terre, il traitoit
ʃes
ses
ʃubiets
subiets
comme bon luy
ʃembloit,
sembloit,
il en tourmentoit
vne
une
partie, il
eʃgorgeoit
esgorgeoit
leurs enfans, il mal traittoit leurs femmes, &
eʃtoient
estoient
de ceux qui
ʃaliʃʃoient
salissoient
la terre ; I’ay donné ma grace à
ceux qui
eʃtoient
estoient
affligez en terre,
ie
je
les ay fait
ʃucceʃʃeurs
successeurs
du Royaume de Pharaon,
ie
je
les ay
eʃtably
estably
dans
ʃes
ses
eʃtats,
estats,
I’ay fait voir à Pharaon, à Haman, & à leur armée ce qu’ils
apprehendoient le plus, nous
auons
avons
dit à la mere de
Moïʃe,
Moïse,
allete ton enfant,
ʃi
si
tu crains qu’on luy
faʃʃe
fasse
mal
iette-le
jette-le
ʃur
sur
le Nil, n’aye point de peur, & ne t’afflige pas
ie
je
te le rendray entre tes bras, & le mettray au nombre des Prophetes.
Les
domeʃtiques
domestiques
de Pharaon l’ont rencontré
ʃur
sur
l’eau & l’ont
ʃauué
sauvé
pour
eʃtre
estre
vn
un
iour
jour
leur ennemy, & pour les tourmenter, parce que Pharaon, Haman & leurs
gens
eʃtoient
estoient
infidelles ; La
[ 368] femme de Pharaon luy a dit ;
Ie
Je
te prie de ne pas faire tuer cét enfant, mes yeux
ʃe
se
rejoüiʃʃent
rejoüissent
de le voir, il
ʃera
sera
vn
un
iour
jour
vtile
utile
à
noʃtre
nostre
ʃeruice
service
comme
noʃtre
nostre
fils ; mais ils ne
ʃçauoient
sçavoient
pas (ce qui leur en
deuoit
devoit
arriuer
arriver
;) le cœur de
ʃa
sa
mere a
eʃté
esté
deliuré
delivré
d’aprehenʃion
d’aprehension
lors qu’elle l’a veu entre les mains de la femme de Pharaon, & peu s’en a
fallu qu’elle n’ait fait
cognoiʃtre
cognoistre
qu’elle
eʃtoit
estoit
ʃa
sa
mere, nous luy
auons
avons
fait prendre
patiẽce
patience,,
& a crû en nos
promeʃʃes
promesses
; Elle a dit à
ʃa
sa
ʃœur
sœur
de le
ʃuiure
suivre
pas à pas, elle le
ʃuiuit
suivit
de loin
ʃans
sans
faire
connoiʃtre
connoistre
qu’elle fut
ʃa
sa
ʃœur,
sœur,
ny qu’elle prit garde à luy.
Nous
auions
avions
auparauant
auparavant
deffendu à
Moïʃe
Moïse
de
ʃuccer
succer
le laict d’autre nourrice que celuy de
ʃa
sa
mere,
ʃa
sa
ʃœur
sœur
a dit aux
domeʃtiques
domestiques
de Pharaon ; Voulez-vous que
ie
je
vous
enʃeigne
enseigne
vne
une
nourrice & des gens qui le nourriront fidellement ? Nous
l’auons
l’avons
fait rendre à
ʃa
sa
mere pour le nourrir, elle a mis fin à
ʃa
sa
triʃteʃʃe
tristesse
quand elle a connu & veu que Dieu
eʃt
est
veritable en ce qu’il promet, mais la
pluʃgrande
plusgrande
partie du peuple ne le connoit pas ; Lors que
Moïʃe
Moïse
a
eʃté
esté
aagé de trente à trente-trois ans, nous luy
auons
avons
donné la
ʃcience
science
& la
ʃageʃʃe,
sagesse,
ie
je
recompenʃe
recompense
ainʃi
ainsi
les gens de bien ;
Moïʃe
Moïse
entrant
vn
un
iour
jour
dans la ville, rencontra deux hommes qui
ʃe
se
battoient,
l’vn
l’un
eʃtoit
estoit
des enfans
d’Iʃraël,
d’Israël,
& l’autre
eʃtoit
estoit
Egyptien & de
ʃes
ses
ennemis,
ʃur
sur
qui il
ʃe
se
jetta & le tua, apres ce il dit, le Diable m’a tanté, il
eʃt
est
ennemy
découuert
découvert
des hommes, Seigneur
ie
je
t’ay
offenʃé,
offensé,
pardonne moy, il luy pardonna, il
eʃt
est
cle-
[
369] ment
[ 369] clement
&
miʃericordieux
misericordieux
; Seigneur puis que tu m’as fait
tant de grace,
ie
je
ne donneray
iamais
jamais
ayde ny
ʃecours
secours
aux infidelles. Il demeuroit dans
la ville
auec
avec
crainte, &
ʃe
se
tenoit
ʃur
sur
ʃes
ses
gardes, le lendemain il a rencontré
vne
une
autre fois celuy qu’il
auoit
avoit
deffendu le
iour
jour
auparauãt
auparavant
qui
ʃe
se
battoit encore
auec
avec
vn
un
autre Egyptien, & luy a
demãdé
demandé
ʃecours
secours
;
Moïʃe
Moïse
luy dit, tu es
vn
un
ʃeditieux,
seditieux,
il luy
reʃpõdit
respondit
; ô
Moïʃe,
Moïse,
me veux tu tuer, comme celuy que tu tuas hier ? Veux-tu
eʃtre
estre
vn
un
tueur de monde ou homme de bien ?
Peu de temps apres
vn
un
hõme
homme
accourut à luy de l’extremité de la ville qui luy dit ; ô
Moïʃe
Moïse
les
miniʃtres
ministres
de Pharaon ont
conʃpiré
conspiré
contre toy, ils te veulent faire mourir,
ʃauue-toy,
sauve-toy,
&
ʃuis
suis
mon
conʃeil
conseil
; Il
ʃortit
sortit
de la ville
auec
avec
crainte,
ʃe
se
tenant
ʃur
sur
ʃes
ses
gardes, priant
ʃon
son
Seigneur de le
deliurer
delivrer
des mains des infidelles, il s’en
alla du
coʃté
costé
de Madian, & dit, Seigneur ne permets pas que
ie
je
ʃuiue
suive
vn
un
mauuais
mauvais
chemin ; il rencontra
vn
un
grand nombre de
perʃonnes
personnes
qui
faiʃoient
faisoient
boire leurs troupeaux ; il y
trouua
trouva
deux filles qui ne
pouuoient
pouvoient
pas
abreuuer
abreuver
leurs animaux, il leur dit, que faites-vous icy vous deux ? Nous
n’auons
n’avons
pas la force de tirer de l’eau pour faire boire nos
beʃtes,
bestes,
nous attendons le Berger,
noʃtre
nostre
pere
eʃt
est
trop vieil pour en
puiʃer
puiser
; Il tira de l’eau du puy pour
abreuuer
abreuver
leurs troupeaux, &
ʃe
se
retira à l’ombre à
cauʃe
cause
de la chaleur du Soleil,
diʃant,
disant,
Seigneur,
ie
je
ʃuis
suis
priué
privé
de toutes les graces que tu m’as
cy-deuant
cy-devant
données,
ie
je
ʃuis
suis
maintenant
pauure
pauvre
&
neceʃʃiteux
necessiteux
;
[ 370]
vne
une
de ces filles le vint
trouuer
trouver
toute
honteuʃe
honteuse
& luy dit, mon pere t’appelle pour te
recõpenʃer
recompenser
de la peine que tu as
priʃe
prise
d’abreuuer
d’abreuver
nos animaux ; Lors qu’il fut auprés de ce vieillard, il raconta ce qui luy
eʃtoit
estoit
arriué
arrivé
; ce vieillard dit, ne crains rien,
ie
je
te
deliureray
delivreray
des mains des
meʃchans,
meschans,
Vne
Une
de
ʃes
ses
filles dit à
ʃa
sa
ʃœur,
sœur,
donne à manger à cet homme, & le
recompenʃe
recompense
de
ʃes
ses
peines, il nous a aydé
auec
avec
affection ; leur pere luy dit,
ie
je
te veux marier à
vne
une
de mes deux filles à condition que tu auras du
ʃoin
soin
de mes troupeaux
l’eʃpace
l’espace
de huict ans ; dix ans
ʃi
si
tu veux, dit
Moiʃe,
Moise,
ie
je
ne te quitteray pas, tu me
trouuerras
trouveras
homme de bien,
ie
je
te
ʃeruiray
serviray
les deux termes, ou huict ou dix ans
ʃi
si
tu l’as agreable, Dieu
eʃt
est
teʃmoin
tesmoin
de ce que
ie
je
dis ; Apres le terme
paʃʃé,
passé,
Moïʃe
Moïse
quitta la
maiʃon
maison
de
ʃon
son
beau pere,
ʃe
se
retirant
auec
avec
ʃa
sa
femme, il vit de loing
vn
un
grand feu du
coʃté
costé
de la montagne, & dit à
ʃa
sa
femme,
arreʃtez-vous
arrestez-vous
icy,
ie
je
voids le feu du
tout-Puiʃʃant,
tout-Puissant,
ie
je
reuiendray
reviendray
bien-toʃt,
bien-tost,
ie
je
vous en apporteray
vne
une
eʃtincelle,
estincelle,
peut-eʃtre
peut-estre
que vous en
ʃerez
serez
rechauffée : Lors qu’il a
eʃté
esté
auprés de ce feu, on luy a crié du
coʃté
costé
droict du valon
d’vn
d’un
lieu
eʃleué
eslevé
&
d’vn
d’un
buiʃʃon
buisson
; O
Moïʃe,
Moïse,
ie
je
ʃuis
suis
Dieu Seigneur de
l’vniuers,
l’univers,
jette ton
baʃton
baston
en terre ; lors qu’il vid
mouuoir
mouvoir
ʃon
son
baʃton,
baston,
comme s’il
euʃt
eust
eu vie, il s’infuit de peur, & ne retournoit plus, O
Moïʃe,
Moïse,
approche & ne crains rien, tu es en
vn
un
lieu de
ʃeureté,
seureté,
mets ta main dedans ta pochette,
elle en
ʃortira
sortira
blanche &
luiʃante
luisante
ʃans
sans
[ 371] mal, retire ton bras dedans ta manche elle retournera en
ʃon
son
premier
eʃtat,
estat,
ton
baʃton
baston
& ta main
ʃeront
seront
deux
ʃignes
signes
de ma
toute-puiʃʃance
toute-puissance
auprez de Pharaon & de
ʃes
ses
miniʃtres
ministres
qui
contreuiennent
contreviennent
à mes commandemens.
Moiʃe
Moise
dit, Seigneur
i’ay
j’ay
tué
vn
un
Egyptien,
i’ay
j’ay
peur qu’ils ne me
faʃʃent
fassent
mourir, commande à Aaron qui
eʃt
est
éloquent de venir
auec
avec
moy pour m’aider, & pour confirmer ce que
ie
je
diray ;
ie
je
crains qu’ils me démentent :
Ie
Je
te donneray ton frere pour t’aider,
ie
je
vous donneray à tous deux la force de vous garder de leur malice, allez faire
ce qui vous
eʃt
est
commandé, vous
ʃerez
serez
victorieux & tous ceux qui vous
ʃuiuront
suivront
:
lorʃque
lorsque
Moiʃe
Moise
a
eʃté
esté
auprez de Pharaon, qu’il luy a fait voir mes miracles, &
preʃché
presché
mes commandemens à
ʃes
ses
Miniʃtres,
Ministres,
ils ont dit, cela
n’eʃt
n’est
que magie & enchantement, nous
n’auons
n’avons
pas oüy parler de ces
choʃes
choses
à nos
predeceʃʃeurs.
predecesseurs.
Moiʃe
Moise
dit, le Seigneur
connoiʃt
connoist
celuy qui
enʃeigne
enseigne
le droict chemin & celuy qui doit
auoir
avoir
part dans le Paradis, les infidelles
ʃeront
seront
tres-malheureux. Pharaon dit à
ʃes
ses
miniʃtres,
ministres,
connoiʃʃez-vous
connoissez-vous
vn
un
autre Dieu que moy ? O Haman, faits moy faire des
ʃacrifices
sacrifices
&
baʃtir
bastir
vn
un
Temple,
m’abuʃeray-ie
m’abuseray-je
au Dieu de
Moiʃe
Moise
?
ie
je
crois qu’il
eʃt
est
au nombre des menteurs. Il
s’eʃt
s’est
enorgueilly en terre
auec
avec
ʃes
ses
miniʃtres,
ministres,
& ont crû qu’ils ne
ʃeroient
seroient
iamais
jamais
aʃʃemblez
assemblez
deuant
devant
moy pour
eʃtre
estre
iugez,
jugez,
nous
l’auons
l’avons
ʃurpris
surpris
auec
avec
ʃes
ses
gens, & les
auons
avons
fait perir dedans la mer,
conʃidere
considere
quelle
eʃt
est
la fin des infidelles, nous les
auons
avons
abandonnez,
[ 372] &
ʃont
sont
au nombre des condamnez au feu d’Enfer ; ils ne
trouueront
trouveront
perʃonne
personne
qui les protege au
iour
jour
du
Iugement,
Jugement,
nous les
auons
avons
maudits en terre, &
ʃeront
seront
au
iour
jour
de la
reʃurrection
resurrection
abominables à tout le monde. Nous
auons
avons
enʃeigné
enseigné
nos commandemens à
Moiʃe
Moise
apres
auoir
avoir
exterminé
pluʃieurs
plusieurs
infidelles
auparauant
auparavant
ʃa
sa
venuë, Nous luy
auons
avons
donné le
liure
livre
pour
ʃeruir
servir
de lumiere au peuple, le conduire au droict chemin, & acquerir
noʃtre
nostre
grace,
peut-eʃtre
peut-estre
qu’ils s’en
ʃouuiendront.
souviendront.
Tu
n’eʃtois
n’estois
pas auprez de
Moiʃe
Moise
quand nous luy
auons
avons
parlé, nous
auons
avons
creé
vn
un
autre
ʃiecle
siecle
apres luy, tu n’habitois pas en ce temps
auec
avec
les habitans de Madian, ny tu ne leur
enʃeignois
enseignois
pas nos commandemens,
c’eʃt
c’est
nous qui
t’auons
t’avons
enʃeigné
enseigné
l’hiʃtoire
l’histoire
des
ʃiecles
siecles
paʃʃez,
passez,
tu
n’eʃtois
n’estois
pas
ʃur
sur
la montagne
lorʃque
lorsque
nous
auons
avons
parlé à
Moiʃe,
Moise,
nous
t’auons
t’avons
enuoyé
envoyé
par
noʃtre
nostre
grace
ʃpecialle
specialle
pour
preʃcher
prescher
au peuple les tourmens de l’Enfer, ils n’ont pas encor eu
cy-deuant
cy-devant
vn
un
Predicateur
ʃemblable
semblable
à toy,
peut-eʃtre
peut-estre
qu’ils y
penʃeront,
penseront,
lorʃqu’ils
lorsqu’ils
ont
reʃʃenty
ressenty
quelque punition de leurs pechez ; ils ont dit, Seigneur,
ʃi
si
tu nous
euʃʃe
eusse
enuoyé
envoyé
vn
un
Apoʃtre
Apostre
pour nous
inʃtruire,
instruire,
nous aurions obey à tes commandemens & creu en ta loy ; &
lorʃque
lorsque
la verité leur a
eʃté
esté
enʃeignée
enseignée
de
noʃtre
nostre
part ; ils ont dit, Mahomet fait-il des miracles comme
Moiʃe
Moise
? ne dementent-ils pas ce
qu’à
qu’a
fait
Moiʃe
Moise
lorʃqu’ils
lorsqu’ils
diʃent
disent
que Mahomet &
Moiʃe
Moise
ʃont
sont
deux
ʃorciers
sorciers
auerez,
averez,
&
lorʃqu’ils
lorsqu’ils
ont dit qu’ils ne croyent ny Prophete ny
eʃcriture
escriture
: dis leur,
ap-
[
373] portez
[ 373] apportez
quelque
liure
livre
de la part de Dieu qui
enʃeigne
enseigne
mieux le droict chemin que l’ancien
Teʃtament,
Testament,
& plus
ʃalutairement
salutairement
que l’Alcoran,
ie
je
le
ʃuiuray
suivray
ʃi
si
vous dites la verité : S’ils ne
ʃont
sont
pas exaucez
lorʃqu’ils
lorsqu’ils
demanderont ce
liure,
livre,
ʃçache
sçache
qu’ils ne
ʃuiuent
suivent
que leurs appetits & leur impieté ; qui
eʃt
est
plus
deuoyé
devoyé
que celui qui ne
ʃuit
suit
que
ʃa
sa
paʃʃion,
passion,
& qui
n’eʃt
n’est
pas conduit de Dieu ? il ne conduit pas les Infideles ; certainement nous leur
auons
avons
enuoyé
envoyé
l’Alcoran,
peut-eʃtre
peut-estre
qu’ils croiront en luy, ceux à
qui nous
auons
avons
ci
deuant
devant
enuoyé
envoyé
ce
Liure
Livre
croyent en ce qu’il contient,
lors qu’ils l’entendent lire ils
diʃent,
disent,
nous croyons en ces paroles
c’eʃt
c’est
la verité
meʃme
mesme
qui procede de Dieu, nous croyons en
l’vnité
l’unité
de
ʃa
sa
diuine
divine
Maieʃté,
Majesté,
ils
ʃeront
seront
doublement
recompenʃez,
recompensez,
parce qu’ils ont
perʃeueré
perseveré
à bien faire, ils ont
chaʃʃé
chassé
le mal par leurs biensfaicts, & ont
deʃpencé
despencé
en bonnes
œuures
œuvres
vne
une
partie des biens que nous leur
auons
avons
donnés ; Lors qu’ils ont oüy mal
parler de la foy ils
ʃe
se
ʃont
sont
retirez, ils ont pris congé de la compagnie, & ont dit, vous
reʃpondrez
respondrez
des vos actions, & nous
reʃpondrons
respondrons
des
noʃtres.
nostres.
Ne te
ʃoucie
soucie
pas des ignorants, tu ne
conuertiras
convertiras
pas tous ceux que tu voudras
conuertir,
convertir,
Dieu
conuertit
convertit
& conduit au droict chemin qui bon luy
ʃemble
semble
; &
connoiʃt
connoist
tous ceux qui le
ʃuiuent
suivent
; ils ont dit,
ʃi
si
ie
je
ʃuy
suy
le droit chemin
auec
avec
toy, il me faudra quitter mon pays : Ne les
eʃtablirois
establirois
ie
je
pas en lieu de
ʃeureté
seureté
où ils
trouueroient
trouveroient
toute
ʃorte
sorte
de fruicts pour les enrichir, mais la
pluʃgrande
plusgrande
partie du
peu-
[ 274] ple
[ 374] peuple
ne le
connoiʃt
connoist
pas ; Combien
auons
avons
nous exterminé de Villes qui
ʃe
se
plaiʃoient
plaisoient
dans leur
mauuaiʃe
mauvaise
vie ?
Perʃonne
Personne
ne les a plus habitées, excepté fort peu de gens, &
auons
avons
eʃté
esté
heritiers de leurs
richeʃʃes
richesses
; Dieu ne ruinera pas la Meque
qu’il n’aye
auparauant
auparavant
enuoyé
envoyé
vn
un
Apoʃtre
Apostre
pour
enʃeigner
enseigner
à
ʃes
ses
habitans le droict chemin, Dieu ne ruine point de Ville
ʃi
si
les habitans ne
ʃont
sont
iniuʃtes,
injustes,
& s’ils ne
deʃobeïʃʃent
desobeïssent
à
ʃes
ses
commandements ; Les biens de ce
monde que vous
poʃʃedez
possedez
vous aggreent, mais les biens du Ciel
ʃont
sont
beaucoup meilleurs &
ʃont
sont
eternels, ne le
connoiʃtrez-vous
connoistrez-vous
pas ?
N’auons-nous
N’avons-nous
pas tenu
promeʃʃes
promesses
à ceux à qui nous
auons
avons
promis le Paradis ; & à ceux à qui nous
auons
avons
promis les biens de ce monde, & qui ont
eʃté
esté
à la fin au nombre des damnez ?
Souuiens-toy
Souviens-toy
du
iour
jour
que ton Seigneur les appellera, & leur dira, où
ʃont
sont
vos Idoles que vous croyez
eʃtre
estre
mes compagnons ? les principaux
d’entr’eux diront, Seigneur, voila ceux qui ont
eʃté
esté
deuoyez
devoyez
cõme
comme
nous, nous
ʃommes
sommes
innocents de leur
idolaʃtrie,
idolastrie,
ils ne nous adoroient pas, On
dira ce
iour
jour
aux
Idolaʃtres
Idolastres
d’inuoquer
d’invoquer
leurs Idoles, mais ils ne les exauceront pas, ils
ʃeront
seront
chaʃtiez
chastiez
viʃiblement
visiblement
en terre ;
Souuiens
Souviens
toy du
iour
jour
que ton Seigneur les apellera, & leur dira, Pourquoy
n’auez
n’avez
vous pas crû mes
Apoʃtres
Apostres
& mes Prophetes, ils
ʃerõt
seront
cõfus
confus
& demeureront muets. Celuy
qui
ʃe
se
conuertira
convertira
& qui fera de bonnes
œuures
œuvres
ʃera
sera
bien-heureux. Ton Seigneur crée
ce qu’il veut, & fait election de qui bon luy
ʃemble.
semble.
[ 375] Loüé
ʃoit
soit
Dieu il n’a point de compagnon,
il
ʃçait
sçait
ce qui
eʃt
est
dans le cœur des hommes, & ce qu’ils mettent en
euidence,
evidence,
il
eʃt
est
Dieu, il n’y a point de Dieu que luy, Loüange luy
eʃt
est
deuë au commencement & à la fin, il commande à toute
choʃe,
chose,
& tout le peuple
ʃera
sera
vn
un
iour
jour
aʃʃemblé
assemblé
deuant
devant
luy pour
eʃtre
estre
iugé,
jugé,
Dis leur, Si Dieu vous
auoit
avoit
donné
vne
une
continuelle nuict
iuʃqu’au
jusqu’au
iour
jour
du
Iugement,
Jugement,
Quel Dieu y a il autre que luy qui vous
puiʃʃe
puisse
donner la lumiere ? Ne
m’eʃcouterez-vous
m’escouterez-vous
pas ? Si Dieu vous
auoit
avoit
donné
vn
un
iour
jour
continnel
continuel
iuʃqu’au
jusqu’au
iour
jour
du
Iugement
Jugement
? Quel Dieu autre que luy vous pourroit donner la nuict pour
repoʃer
reposer
? Ne
conʃiderez-vous
considerez-vous
pas
ʃes
ses
biens-faits &
ʃa
sa
grace ? Il a creé la nuict pour
repoʃer
reposer
& le
iour
jour
pour
trauailler,
travailler,
peut-eʃtre
peut-estre
que vous l’en remercierez.
Souuiens-toy
Souviens-toy
du
iour
jour
que ton Seigneur appellera les infideles & leur dira, où
ʃont
sont
vos idoles que vous
auez
avez
adoré ? Nous appellerons
vn
un
teʃmoin
tesmoin
de chaque nation & dirons aux idolatres, Apportez vos argumens qui
preuuent
preuvent
la pluralité des Dieux, Vous
cõnoiʃtrez
connoistrez
auiourd’huy
aujourd’huy
vos blasphemes & qu’il n’y a
qu’vn
qu’un
ʃeul
seul
Dieu. Caron
eʃtoit
estoit
des gens de
Moïʃe,
Moïse,
il
eʃtoit
estoit
orgueilleux à
cauʃe
cause
de
ʃes
ses
richeʃʃes,
richesses,
nous luy
auions
avions
donné des
threʃors
thresors
ʃi
si
grands, que
pluʃieurs
plusieurs
perʃonnes
personnes
eʃtoient
estoient
chargees lors qu’ils
emportoiẽt
emportoient
les clefs.
Souuiens-toy
Souviens-toy
comme
ʃes
ses
gens luy ont dit, Ne te réjouys pas outre
meʃure
mesure
de tes grands biens, Dieu n’ayme pas ceux qui
ʃe
se
reʃiouiʃʃent
resiovissent
ʃans
sans
raiʃon,
raison,
Demande luy le Paradis
auec
avec
tes
richeʃʃes,
richesses,
n’oublie pas
[ 376] de faire du bien en ce monde, faits des
aumoʃnes,
aumosnes,
des facultez que Dieu t’a données, ne luy
ʃois
sois
pas
deʃobeïʃʃant
desobeïssant
en terre, il n’ayme pas ceux qui luy
deʃobeïʃʃent,
desobeïssent,
ces
richeʃʃes
richesses
t’ont
eʃté
esté
donnees par ce que tu as
enʃeigné
enseigné
au peuple l’ancien
Teʃtament,
Testament,
Ne
ʃçais-tu
sçais-tu
pas que Dieu a exterminé
pluʃieurs
plusieurs
perʃonnes
personnes
riches & opulentes aux
ʃiecles
siecles
paʃʃez
passez
? Qui
eʃt
est
plus fort ? plus
puiʃʃant
puissant
? & plus riche que Dieu ? il ne demandera pas aux
meʃchans
meschans
le nombre de leurs pechez il le
ʃçait
sçait
tout, il en
ʃçait
sçait
le compte.
Vn
Un
iour
jour
Caron
eʃt
est
ʃorty
sorty
en public
auec
avec
toute
ʃa
sa
ʃuitte,
suitte,
Ceux qui aymoient les
richeʃʃes
richesses
de ce monde ont dit, Pleut à Dieu que nous
euʃʃions
eussions
autant de bien que Caron, il
eʃt
est
heureux ? mais les plus
ʃçauants
sçavants
d’entr’eux ont dit, Vous
eʃtes
estes
malheureux, la grace de Dieu
eʃt
est
plus
auantageuʃe
avantageuse
à ceux qui croyent en
ʃa
sa
loy & qui font de bonnes
œuures
œuvres
que tous les
threʃors
thresors
de Caron,
perʃonne
personne
ne
receura
recevra
ʃa
sa
grace que ceux qui luy obeyront &
perʃeuereront
persevereront
en
l’obeyʃʃance
l’obeyssance
de
ʃes
ses
commandements. Nous
auons
avons
oʃté
osté
à Caron tous
ʃes
ses
threʃors,
thresors,
&
perʃonne
personne
ne l’a pû proteger contre nous,
alors ceux qui
auoient
avoient
ʃouhaité
souhaité
ʃes
ses
richeʃʃes
richesses
ont dit, O Miracle ! Dieu donne &
oʃte
oste
les biens à qui bon lui
ʃemble,
semble,
Si Dieu ne nous
euʃt
eust
donné
ʃa
sa
grace, nous
ʃerions
serions
neceʃʃiteux
necessiteux
; certainement les impies
ʃeront
seront
malheureux.
Ie
Je
donneray le Paradis à ceux qui n’ayment pas la vanité ny le
deʃordre
desordre
en terre, & qui auront ma crainte
deuant
devant
les yeux, qui bien fera bien
trouuerra,
trouvera,
celui qui fera mal,
ʃera
sera
chaʃtié
chastié
ʃelon
selon
ʃes
ses
[ 377] demerites.
Celui qui t’a
enʃeigné
enseigné
l’Alcoran te fera retourner au lieu que tu
deʃire
desire
[1]
: Dis aux habitans de ce lieu, que Dieu
cognois ceux qui
enʃeignent
enseignent
le droit chemin, & ceux qui
ʃe
se
deuoyent
devoyent
; Tu n’attendois pas l’Alcoran,
c’eʃt
c’est
vne
une
grace
ʃpeciale
speciale
de ton Seigneur, ne donne point de
ʃecours
secours
aux infideles, & prens garde
qu’ils ne le
deuoyent
devoyent
apres
auoir
avoir
compris ce que
ie
je
t’ai
enʃeigné,
enseigné,
Preʃche
Presche
au peuple
l’vnité
l’unité
de Dieu, Ne
ʃois
sois
pas au nombre de ceux qui croyent
pluʃieurs
plusieurs
Deïtez, n’adore que Dieu
ʃeul,
seul,
il n’y a point de Dieu que lui, toute
choʃe
chose
prendra fin excepté
ʃa
sa
face, Il commande à toute
choʃe,
chose,
& tous les hommes
ʃeront
seront
vn
un
iour
jour
aʃʃemblez
assemblez
deuant
devant
lui pour
eʃtre
estre
iugez.
jugez.