[174]
Sourate VII.
Les ’A‛râf.
(Al-’A‛râf.)
Titre tiré du vt. 44 ; v. la note.
L’exégèse considère cette sourate comme mekkoise et immédiatement
postérieure à la sourate XXXVIII ; elle admet que les vt. 163 à 169/170
sont médinois. En fait, les problèmes posés par cette sourate sont des
plus complexes qui soient. Nöldeke et Schwally ont proposé de diviser cet ensemble en cinq parties, mais
les idées centrales retenues comme rubriques, pour chacune d’elles, ne
recouvrent pas la multiplicité des thèmes qu’elles renferment. Pour plus
de simplicité, on distinguera quatre séries de révélations.
Au nom d’Allah, le Bienfaiteur miséricordieux.
1
A.L.M.S.
[1]
1/2 [Ceci est] une Écriture qu’on a
fait descendre vers toi — que nulle gêne (ḥaraj) ne
soit en ta poitrine, à son égard — afin que, grâce à elle, tu avertisses et
[qu’elle soit] une Édification (ḏikrā) pour les Croyants.
[Menaces aux Impies. Rétribution selon les œuvres.]
2/3 Suivez ce que, vers vous, on a fait descendre de votre
Seigneur ! Ne suivez point des patrons (’awliyâ’) en
dehors de Lui ! Combien peu vous réfléchissez !
3/4 Que de cités Nous avons fait périr sur lesquelles Notre
rigueur s’est abattue de nuit ou de jour !
[2]
4/5 Quand Notre rigueur s’est abattue sur les habitants de
ces cités, ils n’ont pu que crier : « Nous avons été injustes ! »
[3]
[175]
5/6 Certes, Nous interrogerons
ceux à qui il a été envoyé [des Apôtres] ! Certes,
Nous interrogerons les Envoyés !
[4]
6/7 Certes, Nous leur rapporterons, en [toute] connaissance, [leurs actions], alors que
Nous étions à leurs côtés.
[5]
7/8 La pesée aura lieu ce jour-là. [C’est
là] la vérité. Ceux dont lourdes seront les œuvres, ceux-là seront les
Bienheureux,
[6]
8/9 tandis que ceux dont légères seront les œuvres, ceux-là
se seront perdus eux-mêmes parce qu’ils étaient injustes envers Nos
signes.
9/10 Nous vous avons certes établis sur la terre et vous y
avons donné des moyens de vivre. Combien peu vous êtes reconnaissants !
[Rébellion d’Iblis ; chute d’Adam et d’Ève. Rôle du Démon
parmi les Fils d’Adam.]
10/11 Nous vous avons certes créés, puis vous avons formés
[à partir d’une seule personne], puis Nous avons dit
aux Anges : « Prosternez-vous devant Adam ! » et ils se prosternèrent, sauf
Iblis [qui] ne fut point parmi ceux qui se
prosternèrent.
[7]
11/12 [Dieu] dit [alors] :
« Qu’est-ce qui t’a empêché de te prosterner quand Je te [l’]ai ordonné ? » [Iblis] dit : « Je suis meilleur que ce que Tu as
créé. Tu m’as créé de feu, alors que Tu l’as créé d’argile. »
12/13 [Allah] dit : « Descends d’ici car tu ne saurais t’y
montrer orgueilleux ! Sors ! car tu es parmi les humiliés. »
13/14 — « Fais-moi attendre », dit [Iblis], « jusqu’au jour
où l’on sera rappelé. »
14/15 [Le Seigneur] dit : « Tu es parmi ceux à qui il est
donné d’attendre. »
15/16 [Iblis] répondit : « Par ce que Tu as mis en moi
d’aberration, je me tiendrai certes, sur Ta Voie Droite, épiant les
Hommes,
[8]
16/17 puis je les harcèlerai certes, devant eux, derrière
eux, sur leur
[176] droite, sur leur gauche, et Tu ne
trouveras point reconnaissants la plupart d’entre eux. »
17/18 [Le Seigneur] répéta : « Sors d’ici honni, rejeté ! De
ceux qui t’auront suivi, d’eux tous, J’emplirai certes la Géhenne ! »
[9]
18/19 « O Adam !, habite ce Jardin, toi et ton épouse !
Mangez de [ses fruits], partout où vous voudrez, [mais] n’approchez point de cet Arbre-ci, sans quoi vous
serez parmi les Injustes ! »
[10]
19/20 [Mais] le Démon les induisit en
tentation pour leur rendre visible leur nudité qui leur était dérobée et il
dit : « Votre Seigneur ne vous interdit [de toucher aux
fruits de] cet arbre que [par crainte] que vous
ne soyez des Anges et ne soyez parmi les Immortels ! »
[11]
20/21 « En vérité », leur jura-t-il [encore], « je suis pour vous un conseiller sûr. »
21/22 [Iblis] les conduisit à leur chute, par [sa] perfidie, et [Adam et sa
femme] ayant goûté [du produit] de l’Arbre, leur
nudité leur apparut et ils disposèrent sur eux des feuilles [d’arbres] du Jardin. Alors leur Seigneur leur cria : « Ne
vous avais-Je point interdit [d’approcher de] cet
Arbre ? Ne vous avais-Je pas dit que le Démon est pour vous un ennemi
déclaré ? »
22/23 — « Seigneur ! », répondirent [Adam et son épouse],
« nous nous sommes lésés nous-mêmes et si Tu ne nous pardonnes et ne nous
fais miséricorde, nous serons certes parmi les Perdants. »
23/24 [Le Seigneur] répondit : « Descendez [du Jardin] ! Les uns pour les autres vous êtes un ennemi.
Vous aurez sur la terre séjour et [brève] jouissance
jusqu’à un terme. »
[12]
24/25 [Le Seigneur] dit [encore] :
« Là vous vivrez et là vous mourrez et de là vous serez retirés. »
25/26 O, Fils d’Adam ! Nous avons fait descendre sur vous un
vêtement qui dérobe votre nudité ainsi que des atours. [Mais] le vêtement
[177] de la piété, celui-là vaut
mieux. C’est là [un] des signes d’Allah. Peut-être
[les Fils d’Adam] s’amenderont-ils.
[13]
26/27 O Fils d’Adam ! que le Démon ne vous tente point, de
même qu’il fit sortir du Jardin votre père et votre mère [primitifs], leur arrachant leur vêtement pour leur faire voir leur
nudité ! [Le Démon], lui, ainsi que sa cohorte, vous voient d’où vous ne les
voyez point. Nous avons fait des Démons des patrons (’awliyâ’) pour ceux qui ne croient point.
27/28 Quand ceux-ci commettent une turpitude, ils disent :
« Nous avons trouvé nos pères commettant [cette turpitude] et Allah nous l’a
ordonnée [à nous aussi]. » Réponds [-leur] : « Allah n’ordonne point la turpitude. Direz-vous contre Allah
ce que vous ne savez point ? »
[14]
28/29 Dis[-leur] : « Mon Seigneur a
ordonné l’équité. Acquittez-vous [du Culte] dans tout
lieu de prière (masjid) et priez [le Seigneur], Lui
vouant le Culte ! De même que vous avez été créés une première fois, vous
reviendrez.
[15]
[178]
28/30 [Il a
mis] une fraction d’entre vous dans [la]
Direction, tandis qu’une fraction devra être dans l’Égarement. Ceux-ci ont
pris en effet les Démons comme patrons (’awliyâ’), en
dehors d’Allah, pensant être dans la bonne direction.
[16]
[Admonestation aux Hommes. Jugement Dernier et rétribution
selon les œuvres.]
29/31 O Fils d’Adam ! prenez votre parure en
tout lieu de culte (masjid) ! Mangez et buvez, mais ne
soyez pas excessifs ! Allah n’aime point les excessifs (musrif).
[17]
30/32 Dis : « Qui donc a déclaré illicites la
parure qu’Allah a produite pour Ses serviteurs ainsi que les [nourritures] excellentes [venant] de Son
attribution ? » Dis : « Cela appartient à ceux qui ont cru, dans la Vie
Immédiate, [et cela sera déclaré] pur au Jour de la
Résurrection. » Ainsi Nous exposons intelligiblement les aya à un peuple qui sait.
31/33 Dis [encore] :
« Mon Seigneur a seulement déclaré illicites les turpitudes tant extérieures
que cachées, ainsi que le péché, l’insolence par la Non-Vérité, le fait
d’associer à Allah ce avec quoi Il n’a pas fait descendre de probation (sulṭân) et le fait de dire contre Allah ce que vous ne
savez point.
32/34 A chaque communauté est un terme et
quand vient son terme, elle ne peut [le] reculer ni [l’]avancer d’une heure. »
[179]
33/35 O Fils d’Adam ! assurément
viennent à vous des Apôtres [issus] de vous qui vous
rapportent Mes signes. Ceux qui auront été pieux et se seront réformés (’aṣlaḥa), nulle crainte pour eux, et ils ne seront point
attristés.
[18]
34/36 Ceux qui [, au contraire,]
auront traité Nos signes de mensonges et qui, gonflés d’orgueil, [se seront détournés] d’eux, ceux-là seront les Hôtes du
Feu où ils resteront, immortels.
35/37 Qui donc est plus injuste que ceux qui ont forgé
contre Allah un mensonge et traité Ses signes de mensonges ? Ceux-là auront
la part [de bonheur] qui leur est destinée. [Mais] quand enfin Nos émissaires viendront à [ces
Impies], les rappelant [à Nous] (tawaffā) [ces émissaires] demanderont : « Où sont [les Faux Dieux] que
vous priiez en dehors d’Allah ? » [Les Impies alors]
répondront : « Ils nous ont abandonnés » et [les Impies] témoigneront contre
eux-mêmes de leur infidélité.
[19]
36/38 [Allah] dira [alors] : « Entrez
dans le Feu, parmi des communautés de Djinns et de Mortels qui, avant vous,
ont disparu ! » Chaque fois qu’une communauté entrera [là], elle maudira sa sœur. Quand enfin, elles s’y retrouveront toutes,
la dernière dira de la première [entrée] :
« Seigneur ! ceux-ci nous ont égarés ! Donne-leur double tourment du Feu ! »
Et [le Seigneur] répondra : « A chacun le double, [mais] vous ne savez pas. »
37/39 Et la première [communauté] expliquera à la dernière :
« Il n’est pour vous nulle faveur par rapport à nous. Goûtez le Tourment en
prix de ce que vous vous êtes acquis ! »
38/40 A ceux qui auront traité Nos signes de mensonges et
qui, s’écartant d’eux, se seront gonflés d’orgueil, les portes du ciel ne
seront point ouvertes et ils n’entreront point dans le Jardin [avant]
[180] qu’un chameau pénètre
dans le trou d’une aiguille. Ainsi Nous « récompensons » les Coupables.
[20]
39/41 Ceux-ci, dans la Géhenne, auront des couches et
auront, au-dessus d’eux, des couvertures [de feu].
Ainsi Nous « récompensons » les Injustes.
40/42 Ceux qui [, au contraire,]
auront cru et accompli des œuvres pies — Nous n’imposons à toute âme que sa
capacité, — ceux-là seront les Hôtes du Jardin où ils seront immortels.
41/43
42/44 Les Hôtes du Jardin diront aux Hôtes du Feu : « Nous
avons trouvé vrai ce que notre Seigneur nous a promis. Trouvez-vous vrai ce
que votre Seigneur vous a promis ? » — « Oui ! », répondront-ils. Alors un
héraut clamera parmi eux : « La malédiction d’Allah sur les Injustes
[22]
43/45 qui écartaient, du Chemin d’Allah, qui voulaient
tortueux [ce Chemin] et étaient incrédules en la [Vie] Dernière ! »
44/46 Entre les deux est un voile et, sur les
’A‛râf, seront des hommes [les] connaissant tous par leurs marques distinctives et [ces hommes]
crieront
[181] aux Hôtes du Jardin : « Salut sur vous !
[Les Réprouvés] n’y sont point entrés alors qu’ils [le] convoitaient ! »
[23]
45/47 [Puis], quand
leurs regards seront dirigés vers les Hôtes du Feu, [ces hommes] crieront :
« Seigneur ! ne nous place point avec le peuple des Injustes ! »
46/48 Les Hôtes des ’A‛râf crieront à des hommes qu’ils connaîtront par leurs signes
distinctifs : « Votre thésaurisation ne vous a servi de rien non plus que ce
que vous amassiez.
47/49 [Ces Élus,] ne
sont-ils point ceux-là à propos de qui vous juriez qu’Allah ne leur
accordait point Sa Grâce ? [Bienheureux !] entrez
dans ce Jardin ! Nulle crainte sur vous et vous ne vous attristerez
point ! »
48/50 Et les Hôtes du Feu crieront aux Hôtes du Jardin :
« Répandez sur nous de l’eau et de ce qu’Allah vous a attribué ! » [Mais les Hôtes du Jardin] répondront : « Allah les a
interdits aux Impies
[24]
49/51 qui ont pris leur religion comme distraction et jeu,
et que la Vie
[182] Immédiate a trompés. » En ce jour,
Nous les oublierons comme ils ont oublié qu’ils rencontreraient ce jour que
voici et [parce qu]’ils récusaient Nos aya.
50/52 Certes, Nous leur avons apporté une Écriture que Nous
avons rendue intelligible, en [pleine] connaissance,
[afin qu’elle soit] une Direction et une grâce (raḥma) pour un peuple qui croit.
51/53 Qu’attendent-ils sinon l’interprétation (ta’wîl) [de cette Écriture] ? [Mais] au jour où leur arrivera l’interprétation [de cette Écriture],
ceux qui antérieurement l’auront oubliée, s’écrieront : « Les Apôtres de
notre Seigneur sont venus avec la Vérité [mais en
vain]. Aujourd’hui, avons-nous des intercesseurs qui intercèdent pour
nous, ou bien pourrions-nous être renvoyés [sur
terre] afin de faire autre chose que ce que nous faisions ? » [Non !] ils se sont perdus eux-mêmes et ont été abandonnés
par les Faux Dieux qu’ils forgeaient.
[25]
[Omnipotence divine et humilité humaine.]
52/54 Votre Seigneur est Allah qui créa les cieux et la
terre en six jours, puis s’assit en majesté sur le Trône. Il couvre le jour
de la nuit qui le poursuit, avide, tandis que le soleil, la lune et les
étoiles sont soumis à Son Ordre. N’a-t-Il point la Création et l’Ordre ?
Béni soit Allah, Seigneur des Mondes !
53/55 Priez votre Seigneur, humblement, en secret ! Il
n’aime point les Transgresseurs.
54/56 Ne semez point le scandale sur la terre après réforme
(’iṣlâḥ) de celle-ci. Priez-Le avec crainte et
convoitise [d’obtenir Son pardon] ! La miséricorde
d’Allah est proche des Bienfaisants.
55/57 C’est Lui qui déchaîne les vents, largement, en signes
avant-coureurs de Sa grâce (raḥma). Quand enfin ils
sont chargés de lourdes nuées, Nous poussons cette pluie vers un pays mort.
Nous y faisons descendre de l’eau par laquelle Nous faisons sortir toutes
sortes de fruits. Ainsi, Nous ferons sortir les Morts [de
leurs sépulcres]. Peut-être réfléchirez-vous.
56/58 [Dans] un bon pays, les plantes
sortent [, abondantes,] avec la permission d’Allah,
tandis que [dans] un mauvais, elles ne sortent
[183] que clairsemées. Nous adressons [Nos] signes à un peuple qui est reconnaissant.
[26]
[Rappel des missions de Noé, de Houd, de Salih, de Loth et de
Cho‛aïb.]
57/59 Nous avons certes envoyé Noé à son peuple et il [lui] dit : « O mon peuple ! adorez Allah ! Vous n’avez
point de divinité autre que Lui. Je crains pour vous le tourment d’un jour
terrible. »
58/60 Le Conseil (malâ’) de son
peuple répondit : « En vérité, nous te voyons, certes, dans un égarement
évident. »
59/61 — « O mon peuple ! », reprit [Noé], « il n’est point
en moi d’égarement, mais je suis un Apôtre du Seigneur des Mondes. »
60/62 Je vous fais parvenir les messages de mon Seigneur. Je
suis [bon] conseiller pour vous et je sais, de par
Allah, ce que vous ne savez point.
61/63 Eh quoi ! êtes-vous étonnés qu’une Édification de
votre Seigneur soit venue à vous, par un homme [issu]
de vous, afin que [cet homme] vous avertisse, afin que vous soyez pieux et
[que] peut-être il vous soit fait miséricorde ? »
62/64 [Le peuple] l’ayant traité d’imposteur, Nous sauvâmes
[Noé], dans l’Arche, ainsi que ceux qui étaient avec lui, et Nous
engloutîmes ceux qui avaient traité Nos signes de mensonges. Ce fut un
peuple aveugle.
63/65 [Nous avons certes envoyé] aux
‛Ad leur contribule Houd [qui] dit : « O mon peuple !
adorez Allah ! Vous n’avez point de divinité autre que Lui. Eh quoi ! ne
serez-vous point pieux ? »
64/66 Le Conseil, ceux qui étaient incrédules parmi son
peuple, répondit : « En vérité, nous te voyons certes [plongé] dans une folie (safâha). En vérité,
nous pensons certes que tu es parmi les imposteurs ! »
65/67 — « O mon peuple ! », répondit Houd, « il n’est point
en moi de folie, mais je suis un Apôtre du Seigneur des Mondes.
66/68 Je vous fais parvenir les messages de mon Seigneur et
je suis pour vous un conseiller sûr.
67/69 Eh quoi ! êtes-vous étonnés qu’une Édification de
votre Seigneur
[184] soit venue à vous, par un homme
[issu] de vous, afin que [cet homme] vous avertisse ?
Souvenez-vous que [le Seigneur] a fait de vous les derniers détenteurs [de la terre], après le peuple de Noé, et qu’Il a accru
votre expansion parmi les créatures ! Souvenez-vous des bienfaits d’Allah !
Peut-être serez-vous des Bienheureux. »
[27]
68/70 [Son peuple] répliqua : « Es-tu venu à nous afin que
nous adorions Allah, en son unicité, et que nous délaissions ce qu’adoraient
nos pères ? Apporte-nous donc ce que tu nous promets, si tu es parmi les
véridiques ! »
[28]
69/71 — « Que de votre Seigneur s’abattent sur vous courroux
(rijs) et colère ! », répondit Houd.
« Disputerez-vous avec moi sur des noms dont vous et vos pères avez nommé
[vos Faux Dieux] ? Allah n’a fait descendre nulle probation (sulṭân) avec [ces Faux Dieux]. Attendez-moi ! moi ! je
suis avec ceux qui attendent. »
[29]
70/72 Nous le sauvâmes, par une miséricorde [venue] de Nous, ainsi que ceux qui étaient avec lui. Nous
exterminâmes ceux qui traitèrent Nos signes de mensonges. Ils n’avaient pas
été des croyants.
71/73 [Nous avons certes envoyé] aux
Thamoud leur contribule Salih [qui] dit : « O mon
peuple ! adorez Allah ! Vous n’avez point de divinité autre que Lui. Une
Preuve est venue à vous de votre Seigneur. Voici la Chamelle d’Allah : un
signe pour vous. Laissez-la paître sur la terre d’Allah ! Ne lui faites
point de mal sans quoi un tourment cruel vous emportera !
72/74 Souvenez-vous que [le Seigneur] a fait de vous les
derniers détenteurs [de la terre], après les ‛Ad,
qu’il vous a installés sur la terre, des plaines de laquelle vous élevez des
châteaux, tandis que vous creusez des demeures dans les montagnes.
Souvenez-vous des bienfaits d’Allah et ne vous répandez point sur la terre
en Semeurs de scandale !
[185]
73/75 Le Conseil (malâ’), ceux qui s’étaient enflés de superbe parmi son
peuple, dit à ceux qui avaient été abaissés — à ceux qui parmi eux avaient
cru — : « Savez-vous [de science sûre] que Salih est
un envoyé de son Seigneur ? » — « Nous croyons à ce dont il est chargé »,
répondirent [les convertis].
[30]
74/76 Ceux qui s’étaient enflés de superbe répliquèrent :
« En ce que vous croyez, nous sommes incrédules »
75/77 et ils sacrifièrent la Chamelle et ils désobéirent à
l’ordre de leur Seigneur. « O Salih ! », dirent-ils, « apporte-nous ce que
tu nous promets, si tu es parmi les Envoyés ! »
76/78 Et le Cataclysme (rajfa) les
emporta et, au matin, dans leurs demeures, ils se trouvèrent gisants.
77/79 Salih se détourna d’eux et dit : « O mon peuple ! [en vain] je vous ai certes fait parvenir le message de
mon Seigneur ; je vous ai [bien] conseillés, [mais] vous n’aimiez pas les [bons]
conseillers. »
[31]
78/80 [Rappelle] Loth
quand il dit à son peuple : « Vous livrez-vous à cette Turpitude ? Nul de
[ce] monde ne l’a commise avant vous.
79/81 En vérité, par concupiscence, vous
commettez l’acte de chair avec des hommes et non avec des femmes. Vraiment
vous êtes un peuple impie (musrif). »
80/82 La seule réponse de son peuple fut :
« Expulsez la famille de Loth, de votre cité ! Ce sont des gens qui
affectent la pureté. »
81/83 Nous le sauvâmes, lui et les siens,
sauf sa femme qui fut parmi ceux restés en arrière.
82/84 Sur eux, Nous fîmes tomber une pluie
[maléfique]. Considère donc quelle fut la fin des
Coupables !
[186]
83/85 [Nous
avons certes envoyé] aux Madian leur contribule Cho‛aïb [qui] dit : « O mon peuple ! adorez Allah ! Vous n’avez
point de divinité autre que Lui. Une Preuve de votre Seigneur est venue à
vous. Faites bonne mesure et bon poids ! Ne causez point de dol aux gens,
dans leurs biens ! Ne semez point le scandale sur la terre après sa réforme.
C’est un bien pour vous, si vous êtes croyants.
84/86 Ne vous placez point sur toute voie, écartant du
Chemin d’Allah ceux qui croient en Lui, [les]
menaçant et désirant tortueux [ce Chemin] ! Rappelez-vous, quand vous étiez
peu et qu’Il vous a rendus nombreux ! Considérez quelle fut la fin des
Semeurs de scandale !
85/87 Si un parti, parmi vous, se trouve avoir cru tandis
qu’un parti n’a point cru, soyez constants jusqu’à ce qu’Allah juge entre
[ces Infidèles et] nous. Il est le meilleur des
Juges. »
86/88 Le Conseil (malâ’), ceux du
peuple de Cho‛aïb qui s’étaient enflés d’orgueil, s’écria : « Certes, nous
t’expulserons, ô Cho‛aïb !, ainsi que ceux de notre cité qui, avec toi, ont
cru ! — ou bien vous réintégrerez notre religion (milla). » — « Eh ! quoi ! [le feriez-vous] même
à notre corps défendant ? », demanda [Cho‛aïb].
87/89 « Nous forgerons un mensonge contre Allah, si nous
retournons à votre religion (milla) après qu’Allah
nous a sauvés d’elle. Il ne nous appartiendra de retourner à [votre
religion] qu’autant qu’Allah, notre Seigneur, [le]
voudra. Notre Seigneur enferme toute chose en [Sa] science. Sur Allah nous
nous appuyons. Seigneur ! tranche, par la Vérité, entre nous et notre
peuple, car Tu es le meilleur de ceux qui tranchent ! »
88/90 Le Conseil, ceux qui ne croyaient point parmi le
peuple de [Cho‛aïb], s’écria : « Certes, si vous suivez Cho‛aïb, en vérité,
vous serez alors les Perdants. »
89/91 Le Cataclysme (rajfa) les
emporta et au matin, dans leurs demeures, ils se trouvèrent gisants.
90/92 Ceux qui traitèrent Cho‛aïb d’imposteur furent comme
s’ils n’avaient point vécu dans [ces demeures]. Ceux qui traitèrent Cho‛aïb
d’imposteur furent les Perdants.
91/93 Cho‛aïb se détourna d’eux et dit : « O mon peuple !
[en vain] je vous ai certes fait parvenir les
messages de mon Seigneur ! Je vous ai [bien]
conseillés. Comment pâtirais-je pour un peuple infidèle ? »
[32]
[187]
[Rappel de l’attitude du Seigneur envers les peuples
impies.]
92/94 Nous n’avons envoyé dans une cité aucun Prophète sans
frapper la population [de cette cité] de calamité et de malheur, [espérant que] peut-être ils s’humilieraient,
93/95 et [sans] ensuite remplacer si
bien l’infortune par la bonne fortune que [ces gens] effacèrent [ce fait de leur mémoire] et s’écrièrent : « Nos pères
[aussi] ont été touchés [successivement] par le malheur et le bonheur ! » Nous emportâmes [ces
Impies] brusquement, alors qu’ils ne [le]
pressentaient point.
[33]
94/96 Si les populations des Cités avaient cru et avaient
été pieuses, Nous leur aurions octroyé des dons (barakât) du ciel et de la terre. Mais elles ont crié au mensonge et
Nous les avons emportées en prix de ce qu’elles se sont acquis.
95/97 Eh quoi ! les populations des Cités sont-elles à
l’abri que Notre rigueur les frappe la nuit, alors qu’elles sont
endormies ?
96/98 Eh quoi ! les populations des Cités sont-elles à
l’abri que Notre rigueur les frappe, à la clarté [du
ciel], alors qu’elles s’amusent ?
97/99 Eh quoi ! sont-elles à l’abri de la machination
d’Allah ? Seul le peuple des Perdants est-il à l’abri de la machination
d’Allah ?
[34]
98/100 N’est-ce point une Direction, pour ceux qui héritent
la terre après ses [premiers] occupants, que [de voir que], si Nous voulions, Nous les frapperions, en
prix de leurs péchés et [que] Nous scellerions leurs
cœurs en sorte qu’ils n’entendraient point ?
99/101 [Prophète !,] Nous te faisons
une partie des récits (nabâ’) [sur] ces Cités. Nos Apôtres sont venus [aux habitants de ces cités]
avec les Preuves, [mais] ils n’étaient pas à même de
croire en ce qu’ils avaient traité de mensonge précédemment. Ainsi, Nous
scellons les cœurs des Infidèles.
[35]
[188]
100/102 Nous n’avons trouvé à
l’actif de la plupart d’entre eux aucun [respect
d’un] pacte. En vérité, Nous avons trouvé que la plupart d’entre eux
sont pervers (fâsiq).
101/103 Ensuite, après [ces Prophètes], Nous envoyâmes Moïse,
avec Nos signes, vers Pharaon et son Conseil (malâ’).
Ils furent injustes envers [Nos signes]. Considère donc quelle fut la fin
des Semeurs de scandale.
[Moïse, Pharaon et les magiciens. Persécution des Hébreux ;
les cinq plaies d’Égypte.]
102/104 Et Moïse dit : « O Pharaon ! je suis
un Apôtre du Seigneur des Mondes.
103/105 [Je suis] digne
de ne dire sur Allah que la Vérité. Je suis venu à vous avec une Preuve de
votre Seigneur. Renvoie avec moi les Fils d’Israël ! »
103/106 — « Si tu es venu avec un signe »,
dit [Pharaon], « apporte-le, si tu
es parmi les véridiques ! »
104/107 [Moïse] jeta donc son bâton : et soudain ce fut un dragon
véritable !
105/108 Il tira sa main : et soudain elle fut
blanche pour les assistants !
106/109 Le Conseil (malâ’) du peuple de Pharaon s’écria : « En vérité, celui-ci est
certes un magicien très savant
107/110 [qui] veut vous
expulser de votre terre ! Que prescrivez-vous ? »
108/111 Ils répondirent : « Remets-le à plus
tard, avec son frère, et envoie dans les cités des sergents
109/112 qui t’amèneront chaque magicien très
savant ! »
110/113 Les magiciens vinrent à Pharaon et
dirent : « En vérité, nous aurons certes une récompense si nous sommes les
vainqueurs. »
111/114 — « Assurément ! », répondit [Pharaon], « et vous serez certes alors
parmi ceux admis près [de nous] ! »
112/115 [Les magiciens] dirent : « O Moïse ! ou bien jette, ou bien soyons ceux
qui, [les premiers], jetteront ! »
113/116 Il répondit : « Jetez [les premiers] ! » Quand ils eurent jeté [leurs
bâtons], ils fascinèrent les yeux des gens, emplirent ceux-ci
d’épouvante et déployèrent une grande magie.
[189]
114/117 [Alors] Nous révélâmes à Moïse : « Jette ton bâton ! », et
voici que celui-ci happait ce que [les magiciens] avaient imaginé.
115/118 La Vérité éclata et faux fut ce que
[les magiciens] faisaient.
116/119 Ils furent vaincus alors et se
trouvèrent humiliés.
117/120 Les magiciens tombèrent
prosternés
118/121 et dirent : « Nous croyons au
Seigneur des Mondes,
119/122 au Seigneur de Moïse et
d’Aaron ! »
120/123 Pharaon dit : « Vous avez cru en lui
avant que je vous le permette. En vérité, c’est là certes une machination
que vous avez machinée dans la ville, pour en expulser la population.
Bientôt vous saurez !
121/124 Certes, je vous ferai trancher la
main droite et le pied gauche ! Certes, je vous ferai tous crucifier ! »
122/125 [Mais les
magiciens] répondirent : « Vers notre Seigneur nous
allons retourner.
123/126 Tu ne nous châties que parce que nous
avons cru aux signes de notre Seigneur, quand ils furent venus à nous.
Seigneur ! verse en nous constance et rappelle-nous (tawaffā), soumis [à Toi] (muslim) ! »
124/127 Le Conseil (malâ’) du peuple
de Pharaon dit : « Laisserez-vous Moïse et son peuple semer le scandale sur
la terre et te délaisser [-Pharaon !], ainsi que tes
divinités ? » [Pharaon] répondit : « Nous tuerons leurs fils et couvrirons
leurs femmes de honte. Nous sommes au-dessus d’eux, invincibles. »
125/128 Moïse dit à son peuple : « Demandez aide à Allah et
soyez constants ! La terre est à Allah et Il en fait hériter qui Il veut
parmi Ses serviteurs. La Fin [heureuse] est aux
Pieux ! »
126/129 [Mais son peuple] répondit :
« Nous avons pâti avant que tu viennes à nous et après que tu es venu à
nous ! » — « Peut-être que votre Seigneur fera périr votre ennemi »,
répliqua [Moïse]. « [Peut-être] fera-t-Il de vous les
derniers détenteurs de la terre, en sorte qu’Il attend comment vous
agirez. »
[36]
127/130 Certes, Nous avons frappé les gens (’âl) de Pharaon d’années
[190] de disette et de
pénurie de fruits, [espérant que] peut-être ils
s’amenderaient.
128/131 [Mais] quand la bonne fortune
fut revenue à [ces gens], ils s’écrièrent : « Ceci nous revient ! » et si
une infortune les frappait, ils tiraient [mauvais]
augure de Moïse et de ceux qui étaient avec lui. Eh quoi ! leur sort a
seulement été défini par Allah. Mais la plupart d’entre eux ne [le] savaient pas.
129/132 [Ces Infidèles] ont dit : « Quelque signe que tu nous
apportes pour nous ensorceler, nous ne croirons pas en toi [, ô Moïse !] »
130/133 Nous envoyâmes donc contre eux le Déluge, les
Sauterelles, les Poux, les Grenouilles et le Sang, comme signes
intelligibles. [Mais] ils s’enflèrent de superbe et
furent un peuple coupable.
[37]
131/134 Quand le courroux (rijz) se
fut sur eux abattu, ils s’écrièrent : « O Moïse ! prie pour nous ton
Seigneur, en vertu du pacte qu’Il a conclu avec toi ! Certes, si tu écartes
de nous le courroux, nous croirons en toi et renverrons avec toi les Fils
d’Israël. »
132/135 [Mais] quand Nous eûmes écarté
d’eux le courroux jusqu’à un terme [fixé] qu’ils
devaient atteindre, voici qu’ils se parjurèrent.
[38]
132/136 Nous nous vengeâmes d’eux et les engloutîmes dans
l’Abîme pour prix d’avoir traité Nos signes de mensonges et d’avoir été
insoucieux à leur égard,
133/137 et, au peuple de ceux qui avaient été abaissés, Nous
donnâmes en héritage les contrées orientales et occidentales de la terre que
Nous avions bénies. [Ainsi] s’accomplit le très bel
arrêt (kalima) de ton Seigneur, sur les Fils
d’Israël, pour prix que ceux-ci avaient été constants, et Nous détruisîmes
ce que Pharaon et son peuple avaient fait et avaient édifié.
[39]
[191]
[Passage de la Mer Rouge.]
134/138 Nous fîmes passer la mer aux Fils d’Israël et ils
arrivèrent à un peuple qui faisait retraite pieuse (?) (‛akafa) devant des idoles qu’il s’était données. « O Moïse ! », dirent
[les Fils d’Israël], « donne-nous une divinité semblable à celles qu’ils
ont ! » — « Vous êtes un peuple de Sans-Loi », répondit Moïse.
135/139 « Caduc est l’état où ces gens se trouvent. Faux est
ce qu’ils font. »
136/140 Et Moïse ajouta : « Vous chercherai-je une divinité
autre qu’Allah, alors qu’Il vous a préférés à [tout]
le monde (‛âlamîn)
137/141 et que [, Lui et moi,] nous
vous avons sauvés des gens (’âl) de Pharaon qui vous
infligeaient le pire tourment, tuaient vos fils et couvraient de honte vos
femmes ? En cela est une grande épreuve de votre Seigneur. »
[Moïse au Sinaï. Les Tables de la Loi. Épisode du Veau
d’Or.]
138/142 Nous fîmes pacte avec Moïse durant trente jours que
Nous complétâmes par dix [autres], en sorte que le
temps [de rencontre] (mîqât)
de son Seigneur fut de quarante jours. [Avant de se
présenter au Seigneur], Moïse dit à son frère Aaron : « Remplace-moi
parmi mon peuple ! Réforme[-le] (’aṣlaḥa) et ne suis point le chemin des Semeurs de scandale ! »
[40]
139/143 Quand Moïse fut venu à Notre temps [de rencontre] (mîqât) et que son Seigneur lui
eut parlé, [Moïse] dit : « Seigneur !, donne-moi possibilité de Te
regarder ! » — « Tu ne Me verras point », répondit [le Seigneur], « mais
regarde vers la Montagne ! Si elle s’immobilise en sa place, tu Me verras ».
[Mais] quand son Seigneur se manifesta à la Montagne,
Il la mit en miettes et Moïse tomba foudroyé.
[41]
140/143 Quand il revint à lui, il s’écria : « Gloire à Toi
[, Seigneur !,] Je reviens à Toi et suis le premier
des Croyants ! »
[192]
141/144 — « Moïse ! », dit [le
Seigneur], « Je t’ai choisi, sur [tous] les Hommes,
[pour te charger] de Mon message et de Mon verbe (?)
(kalâm). Prends ce que Je te donne et sois parmi les
Reconnaissants ! »
142/145 Pour lui, Nous écrivîmes, sur les Tables, pour toute
chose, une Exhortation et, sur toute chose, un Exposé intelligible. « Prends
[ces Tables], avec force, et ordonne à ton peuple de prendre le meilleur
d’elles ! Je vous ferai voir le Séjour des Pervers.
[42]
143/146 De Mes signes, Je détournerai ceux qui, sur la terre,
seront superbes grâce à la Non-Vérité. S’ils voient quelque signe, ils ne
croient point à lui. S’ils voient le Chemin de la Rectitude, ils ne le
prennent point. S’ils voient le Chemin de l’Aberration, ils le prennent.
144/146 Tout ceci viendra de ce qu’ils auront traité Nos
signes de mensonges et auront été insoucieux de [ces signes].
145/147 Vaines seront les œuvres de ceux qui auront traité de
mensonges Nos signes et la venue de la [Vie]
Dernière. Seront-ils « récompensés » [d’autre chose]
que de ce qu’ils faisaient ? »
[43]
146/148 Moïse étant parti, [les Fils d’Israël], de leurs
parures, firent un Veau, masse qui poussait un mugissement. Ne virent-ils
point que [ce Veau] ne leur parlait point ni ne les dirigeait dans le
Chemin ?
147/148 Ils le prirent [comme idole]
et furent injustes.
148/149 Quand ils se trouvèrent sans excuse et qu’ils virent
qu’ils étaient égarés, ils s’écrièrent : « Certes, si Notre Seigneur ne nous
fait pas miséricorde et [s’]Il ne nous pardonne pas,
nous serons parmi les Perdants ! »
[44]
149/150 Quand Moïse revint, en courroux, désolé, il s’écria :
« Combien détestable est ce que vous avez fait, après mon départ ! Avez-vous
[désiré] hâter l’ordre de votre Seigneur ? » [Puis] il jeta [à terre] les Tables
et, prenant son frère par la tête, il le tira vers lui. « O fils de ma
mère ! », cria [Aaron], « les Fils d’Israël m’ont abaissé et ont failli me
tuer. Ne fais point que mes ennemis
[193] se réjouissent
de mon malheur ! Ne me mets point parmi le peuple des Injustes ! »
150/151 — « Seigneur ! », dit [Moïse], « pardonne-moi ainsi
qu’à mon frère, et fais-nous entrer en Ta miséricorde, car Tu es le plus
miséricordieux des Miséricordieux !
151/152
152/153 Ceux qui auront fait de mauvaises
actions puis qui, par la suite, seront revenus [de leur
erreur] et auront cru, [ceux-là seront pardonnés].
En vérité, Allah, par la suite, sera absoluteur et miséricordieux.
153/154 Quand la colère se fut tue en Moïse, il [re]prit les Tables et, dans la copie de celles-ci, se
trouvaient Direction et Grâce (raḥma) pour ceux qui,
eux, redoutent leur Seigneur.
154/155 Et Moïse choisit, parmi son peuple, soixante-dix
hommes pour le temps [de rencontre] avec Nous (mîqât). Quand le Cataclysme (rajfa) les eut emportés, [Moïse] s’écria : « Seigneur ! si tu avais
voulu, Tu les aurais fait périr antérieurement ainsi que moi. [Pourtant], nous feras-Tu périr à cause de ce qu’ont fait
les fous parmi nous ? Ce n’est que tentation de Toi par laquelle Tu diriges
qui Tu veux et égares qui Tu veux. Tu es notre patron (wali). Pardonne-nous donc et fais-nous miséricorde, car Tu es le
meilleur des Absoluteurs !
[46]
155/156 … et inscris pour nous une belle [existence], en la [Vie] Immédiate et en
la [Vie] Dernière. Nous pratiquons le Judaïsme, envers
Toi. »
[194]
[Le Seigneur] répondit : « Que Mon tourment atteigne qui Je veux et que
Ma miséricorde s’étende à toute chose ! J’inscrirai une belle [existence] pour ceux qui sont pieux et donnent l’Aumône (zakât), ainsi que pour ceux qui croient à Nos signes
[47]
156/157 et qui suivent l’Apôtre, le Prophète
des Gentils qu’ils trouvent annoncé chez eux dans la Thora et l’Évangile,
[ce Prophète] qui leur ordonne le Convenable et leur
interdit le Blâmable, qui déclare licites pour eux les excellentes [nourritures], et illicites les immondes, leur ôte le lien
et les entraves qui pesaient sur eux. Ceux qui auront cru en lui, l’auront
soutenu, l’auront secouru et auront suivi la Lumière qu’on a fait descendre
avec lui, ceux-là seront les Bienheureux. »
[48]
157/158 Dis : « Hommes ! je suis l’Apôtre
d’Allah [envoyé] vers vous tous
158 [par Allah] qui a la royauté des
cieux et de la terre. Nulle divinité excepté Lui ! Il est [celui qui] fait vivre et fait mourir. Croyez en Allah et en Son
Apôtre, le Prophète des Gentils qui croit en Allah et en Ses arrêts (kalima) ! Suivez-le ! Peut-être serez-vous dans la bonne
direction. »
159 Parmi le peuple de Moïse, il est une communauté qui
se dirige [bien], grâce à la Vérité et qui, grâce à
elle, est dans le juste.
[49]
160 Et nous avons partagé [les fils d’Israël] en douze tribus (’asbâṭ) — [en douze]
communautés —, et Nous avons révélé à Moïse, quand son peuple lui eut
demandé de l’eau : « Frappe le Rocher
[195] de ton
bâton ! » Douze sources jaillirent [du Rocher] ; tous les gens surent où ils devaient boire ; Nous fîmes
planer sur eux la Nuée et fîmes descendre sur eux la Manne et les Cailles.
« Mangez des excellentes [nourritures] que Nous vous
avons attribuées ! » Ils ne Nous ont point lésé mais ils se lésèrent
eux-mêmes.
161 … Et [rappelle] quand il leur fut dit :
« Habitez cette Cité et mangez de ses produits partout où vous voudrez !
Dites : « Pardon ! » et franchissez la porte, prosternés ! Nous vous
pardonnerons vos erreurs et Nous donnerons davantage aux Bienfaisants.
[50]
162 Or ceux d’entre eux qui furent injustes substituèrent [à Notre parole] un dire autre que ce qui leur avait été dit
et Nous envoyâmes contre eux un courroux (rijz) du [ciel], en prix de ce qu’ils étaient injustes.
163
[A] Quand ils célébraient le
sabbat, alors les poissons [nécessaires à leur
nourriture] venaient à eux, en leur jour de sabbat, sans qu’on
les péchât, alors que le jour où ils ne faisaient point sabbat, [ces poissons] ne venaient point
à eux.
[B] quand les poissons [nécessaires à leur nourriture] venaient à eux, en
leur jour de sabbat, sans qu’on les pêchât, alors que le jour où ils
ne faisaient point sabbat — quand ils transgressaient le sabbat —,
[ces poissons] ne venaient
point à eux.
164 Et [rappelle] quand une communauté, parmi
eux, demanda [à des serviteurs de Dieu] : « Pourquoi
exhortez-vous un peuple qu’Allah
[196] va faire périr ou
va tourmenter avec rigueur ? » [Ces serviteurs] répondirent : « Excuse à votre Seigneur ! [Nous le faisons espérant que] peut-être ils seront pieux. »
[52]
165 Quand [les Infidèles]
eurent oublié ce qui leur avait été rappelé, Nous sauvâmes ceux qui leur
avaient interdit le mal et frappâmes d’un tourment funeste, en prix de ce
qu’ils avaient été pervers, ceux qui avaient été injustes.
166 Quand [en effet] ils eurent désobéi à ce qui
leur avait été interdit, Nous leur dîmes : « Soyez des singes abjects ! »
166/167 [Rappelle-leur]
quand ton Seigneur proclama qu’il enverrait certes contre eux quelqu’un qui,
jusqu’au Jour de la Résurrection, leur imposera le mal du Tourment. En
vérité, ton Seigneur est certes prompt à châtier. En vérité, Il est certes
absoluteur et miséricordieux.
[53]
167/168 Nous les avons partagés, sur terre,
en communautés. [Certains] d’entre eux sont saints (ṣâliḥ) alors que [certains] d’entre eux
ne le sont point. Nous les avons éprouvés par de bonnes et de mauvaises [fortunes, espérant que] peut-être ils reviendraient [de leur erreur].
[54]
168/169 Après eux, [leur]
ont succédé des successeurs qui, ayant hérité l’Écriture, prennent ce
qu’offre ce [monde] immédiat et disent : « Il nous sera
pardonné ! » S’il leur échoit autant que [leur] offre
[ce monde], ils le prennent [encore]. Eh quoi ! l’Alliance (mîṯâq) de
l’Écriture n’a-t-elle pas été prise à leur encontre, de ne dire à l’égard
d’Allah que la vérité ? Ils ont étudié (darasa) ce qui
est dans [l’Écriture]. La Demeure
Dernière — eh quoi ! ne raisonnerez-vous point ? — est meilleure pour ceux
qui sont pieux,
[55]
169/170 [pour] ceux qui
s’attachent à l’Écriture et accomplissent la Prière. Nous ne laissons point
perdre la rétribution des Réformateurs.
[197]
170/171 Et [rappelle-leur] quand Nous projetâmes la Montagne [du Sinaï] au-dessus d’eux comme si elle avait été un dais,
et [quand] ils pensèrent qu’elle allait tomber sur eux.
« Prenez avec force ce que Nous vous avons donné et souvenez-vous de ce qui
s’y trouve ! Peut-être serez-vous pieux. »
[56]
171/172 Et [rappelle-leur] quand ton Seigneur tira une descendance, des reins des
Fils d’Adam, et qu’Il les fit témoigner à l’encontre d’eux-mêmes : « Ne
suis-Je point votre Seigneur ? » [Les descendants des
Fils d’Adam] répondirent : « Oui ! nous [en] témoignons ! » [Nous fîmes cela] de crainte
que vous ne disiez, au Jour de la Résurrection, que Nous avons été
insoucieux de cela,
[57]
172/173 ou [de peur] que
vous ne disiez : « Nos ancêtres ont donné des Associés [à
Allah] antérieurement : nous sommes leur descendance. Eh quoi ! nous
feras-Tu périr pour prix de ce qu’ont fait les Tenants du Faux ? »
173/174 Ainsi Nous exposons intelligiblement
les signes. Peut-être reviendront-ils [de leur
erreur].
174/175 Communique-leur l’histoire (nabâ’) de celui à qui Nous donnâmes Nos signes et qui s’en
défit en sorte que, pris à sa suite par le Démon, il fut parmi les
Errants.
[58]
175/176 Si Nous avions voulu, Nous aurions
élevé [cet impie] grâce à [ces signes], mais il s’attacha à la
terre et suivit son penchant pernicieux. Il fut à la ressemblance du chien.
Si tu fonds sur celui-ci, il grogne, et si tu le laisses, il grogne [encore]. Tel fut le peuple qui traita Nos signes de
mensonges. Refais-leur ces récits ! Peut-être réfléchiront-ils.
[Allah directeur des Hommes.]
176/177 Combien mauvaise est l’image du peuple qui traita Nos
signes de mensonges ! Ce sont eux-mêmes qu’ils ont lésés.
[198]
177/178 Celui qu’Allah dirige
est dans la bonne direction. Ceux qu’il égare, ceux-là sont les
Perdants.
178/179 Nous avons destiné à la Géhenne beaucoup de Djinns et
de Mortels qui ont des cœurs avec lesquels ils ne comprennent point, — des
yeux avec lesquels ils ne voient point, — des oreilles avec lesquelles ils
n’entendent point. Ceux-là sont comme des bêtes de troupeaux (’an‛âm) ou plus égarés encore. Ceux-là sont les
Insoucieux.
[59]
179/180 Allah possède les noms les plus beaux. Priez-Le avec
[ces noms] et laissez ceux qui blasphèment au sujet de Ses noms : ils seront
« récompensés » de ce qu’ils font.
[60]
180/181 Parmi ceux que Nous avons créés, se
trouve une communauté qui se dirige [bien], grâce à
la Vérité, et qui, grâce à elle, est dans le juste.
[61]
181/182 [Laissez] ceux qui traitèrent
Nos signes de mensonges ! Nous les toucherons par où ils ne savent
point.
182/183 Je leur laisse [cependant] un
répit. En vérité, Mon stratagème est sûr.
183/184 Eh quoi ! ne réfléchissent-ils point ! Leur
contribule n’est aucunement possédé. C’est seulement un avertisseur
explicite.
184/185 Eh quoi ! n’ont-ils point considéré la royauté (malakût) des cieux et de la terre, ainsi que toute chose
créée par Allah ? [N’ont-ils point considéré] que
leur terme, peut-être, est déjà proche ? A quel discours, après celui-ci,
croiront-ils ?
185/186 Nul directeur, à celui qu’Allah égare ! et [Allah] les laisse (sic), dans leur
rébellion, marcher en aveugles.
[199]
[Réponse aux Infidèles au sujet de l’Heure.]
186 Ils
t’interrogent sur l’Heure. A quand sa venue ? Réponds[-leur] : « La connaissance n’en est qu’auprès de Mon Seigneur. Lui
seul la manifestera, en son temps. Lourde elle sera dans les cieux et [sur] la terre ! Elle ne viendra à vous qu’à
l’improviste. »
187 Ils
t’interrogent comme si tu en étais averti. Réponds[-leur] : « La connaissance n’en est qu’auprès d’Allah ! » Mais la
plupart des Hommes ne savent pas.
188
Dis[-leur encore] : « Je ne détiens, pour moi, profit
ou dommage qu’autant qu’Allah [le] veut. Si je
connaissais l’Inconnaissable, je me trouverais en abondance de bien, et le
mal ne me toucherait point. [Mais] je ne suis qu’un
Avertisseur et un Annonciateur pour un peuple qui peut croire. »
[Allah, créateur du Couple Primitif. Chute de ce Couple.]
189
C’est Lui qui vous a créés [à partir] d’une personne
(nafs) unique dont Il a tiré son épouse afin que
[cette personne] se trouvât en sécurité auprès d’elle. Quand [cette
personne] eut couvert [cette épouse], elle porta [d’abord] un fardeau léger et alla sans peine. [Mais] quand elle se sentit alourdie, [tous] deux prièrent Allah leur
Seigneur : « En vérité, si Tu nous donnes un [fils]
saint, nous serons certes parmi les reconnaissants. »
190 Or
quand [le Seigneur] leur eut donné un [fils] saint,
ils donnèrent [au Seigneur] des Associés en reconnaissance de ce qu’Il leur
avait donné. Combien Allah est plus auguste que ce qu’ils [Lui] associent (sic) !
[Folie des Infidèles.]
191 Lui
associeront-ils ce qui ne crée rien, alors que ce sont [ces Faux Dieux] qui
sont créés
191/192 [et que ces Faux Dieux] ne
peuvent ni secourir [ceux qui les adorent], ni se
secourir eux-mêmes ?
192/193 Si vous les appelez à la Direction, ils ne vous
suivent pas. Égal est pour eux que vous les appeliez à cela ou que vous
restiez silencieux !
193/194 [Infidèles !] ceux que vous
priez, en dehors d’Allah, comme
[200] vous sont des
Serviteurs [du Seigneur]. Priez-les ! Qu’ils vous
exaucent si vous êtes véridiques !
194/195 Ont-ils des jambes avec lesquelles ils marchent, — ou
des mains avec lesquelles ils luttent, — ou des yeux avec lesquels ils
voient, — ou des oreilles avec lesquelles ils entendent ? Dis : « Priez vos
Associés, puis formez un stratagème contre moi et ne me faites point
attendre !
[62]
195/196 [Moi], mon patron (wali) est Allah qui a fait descendre l’Écriture et qui se
charge des Saints.
196/197 Ceux que vous priez, en dehors de Lui, ne peuvent ni
vous secourir ni se secourir eux-mêmes. »
197/198 Si tu appelles [ces infidèles] à la Direction, ils
n’entendent point. Tu les vois te regarder, [mais]
ils ne [te] voient point.
[Commandements a Mahomet ou aux Croyants.]
198/199 Pratique le pardon ! Ordonne le Bien (‛urf) ! Écarte-toi des Sans-Loi !
[63]
199/200 Assurément, quelque incitation du Démon t’animera :
cherche alors refuge en Allah, car Il est audient et omniscient.
200/201 Quand ceux qui sont pieux sont touchés par une légion
du Démon, ils réfléchissent et voici qu’ils sont clairvoyants,
201/202 alors que [la légion du Démon] maintient les frères
[de ces Purs] dans l’aberration où, ensuite, ils ne
cessent [de s’enfoncer].
202/203 Quand tu viens à eux avec une aya, ils s’écrient : « Ne l’aurais-tu point inventée ? » Réponds[-leur] : « Je suis simplement ce qui m’est révélé, de mon
Seigneur. » Ce sont là des appels à la clairvoyance [venus] de votre Seigneur, une Direction, une Grâce (raḥma) pour un peuple qui croit.
[64]
203/204 Quand la Prédication est récitée, écoutez-la et
taisez-vous ! Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde.
[65]
[201]
204/205 Invoque (ḏakara) le Seigneur en ton âme, avec humilité et crainte,
à mi-voix, le matin et le soir, et ne sois point parmi les Insoucieux.
205/206 Ceux qui sont proches de ton Seigneur ne se sentent
point trop grands pour Le prier ; ils Le glorifient et devant Lui, ils se
prosternent.